DBT : La débandade peut être ça?

desmar10

20 déc. 2016 •17:14

Prudence. En décembre 2015, la Douaisienne de Basse Tension (DBT) arrivait sur Alternext sur la base d'une valorisation de 25,9 millions d'euros. Douze mois plus tard, la capitalisation boursière de ce spécialiste des bornes de recharge rapide pour véhicules électriques a été divisée par quatre, à 6,5 ME ! Ce parcours catastrophique illustre les ravages que peut causer une IPO au prix mal calibré, ce qui est malheureusement encore trop souvent le cas. A l'époque où DBT frappait à la porte du marché parisien, nous avions mis en garde nos lecteurs contre les dangers de cette opération en recommandant de ne pas souscrire, compte tenu d'une visibilité qui faisait défaut sur les résultats et la génération de free cash-flow. Nous avancions également comme argument les multiples conséquents affichés par la société en dépit du pari technologique et commercial attaché à son modèle économique. Bien nous en a pris. Car les dernières publications financières de la société ont montré une dégradation des fondamentaux. Le millésime 2015/2016 s'est soldé par un chiffre d'affaires en repli de plus de 40% à 10 ME, et par une perte nette de 6,3 ME, contre un résultat de -0,3 ME un an plus tôt.

Recapitalisation. A posteriori, les 8,5 ME levés lors de l'IPO - dont 2,5 ME par abandon de créances - se révèlent largement insuffisants par rapport aux besoins réels de l'entreprise. Au 30 septembre 2016, la trésorerie nette de découverts bancaires est retombée à 158 KE. De quoi permettre à DBT d'assurer son exploitation jusqu'à la fin du mois en cours, mais pas bien au-delà... Si un projet de recapitalisation de 3 ME par placement privé a été évoqué, force est de constater que les actionnaires de DBT ne voient toujours rien venir, ce qui pèse actuellement sur le titre. Les amateurs de dossiers (très) spéculatifs trouveront cependant dans DBT une piste à suivre, alors que les promesses de croissance restent intactes sur le moyen terme grâce en particulier à la nouvelle borne NG150, laquelle affiche le triple de la puissance des chargeurs rapides actuels. Pour notre part, nous estimons que la visibilité sur le bilan et l'activité est excessivement faible pour s'intéresser au dossier, même si la valorisation apparaît attractive sur le papier. Sauf succès commercial fulgurant de la nouvelle gamme, l'exercice 2016/2017 s'annonce comme un exercice de transition avec sans doute de nouvelles pertes à la clé.
Conclusion vendre(Boursier .com)

Nous restons prudemment à l'écart.