CARMAT : JACC du 2 avril et le cœur TAH Carmat : un monde désormais nouveau ?

Systole

04 avr. 2025 •13:19

La publication dans le Journal of the American College of Cardiology intitulé « Initial Experience with Aeson Total Artificial Heart in Cardiogenic Shock Patients on Extracorporeal Life Support », ce 2 avril 2025, me semble une étape décisive dans la connaissance et l’avenir du TAH français Carmat.

Une volonté désormais, claire et explicite, que l’on peut donc imaginer comme nouvelle, de la part de Carmat SA de communiquer. C’est aussi une excellente nouvelle….dans la nouvelle !

Pourquoi ? Comment ?

Qu’y apprendre par exemple - ce que l’on pouvait néanmoins facilement soupçonner - si ce n’est que « au cours des 2 dernières années, environ la moitié des patients traités avec Aeson avait été préalablement placée sous support circulatoire externe », nous indique le Docteur Anne- Céline Martin, première auteur de l’article…

C’est dire que désormais, dans les services de cardiologie et de chirurgie cardiaque qui seront amenés à implanter un Aeson, ce serait aussi - en moyenne une fois sur deux - après une classique ECMO, dont l’efficacité n’aura pas pu être suffisante, soit mécaniquement, soit parce qu’elle ne saurait être prolongée pendant une durée médiane de 9 jours, soit… pour les deux motifs.

Pour mémoire, une ECMO - Extra Corporeal Membrane Oxygenation - est une technique d’oxygénation du sang, donc par circulation extracorporelle, que l’on utilise principalement en réanimation ou lors des actes de chirurgie cardiaque « à cœur ouvert ». C’est-à-dire pour remplacer temporairement la circulation du sang dans le cœur et les poumons ; et pouvoir y opérer plus commodément.

Une greffe cardiaque n’est, en soi, techniquement pas possible chez le malade parce qu’il ne saurait supporter la mise en place du greffon apporté par un donneur, soit parce que ce greffon n’est pas disponible : le cœur bioprothétique total Carmat est donc le recours - pendant cette période puisque un autre TAH n’est pas disponible en Europe - proposé aux patients en insuffisance cardiaque biventriculaire grave, voire ici en particulier, à un stade plus grave encore : celui de choc cardiogénique !

Vient alors aussitôt la question : « pourquoi ne savions-nous pas jusqu’ici tout cela, au moins de façon explicite ? ».