CARMAT : du Bridge à la Destination ?

Systole

17 mars 2025 •09:10

On a toujours le droit de se poser des questions. Est-ce toujours possible d’y donner réponse : évidemment non. La question devient alors « à un moment donné, est-il légitime de garder plus longtemps silence » : Bridge To Transplant (BTT) only ou Destination Therapy (DT) ?

Dans le cadre d’un essai thérapeutique ouvert, non comparatif, en présence d’une maladie arrivée à un stade où il n’existe plus de traitement efficace, et conduisant ainsi à court terme à une mort certaine, on ne peut, sans au demeurant devoir occulter sa composante économique, que s’interroger...

La procédure d’urgence compassionnelle, d’ailleurs prévue par l’ANSM, invite également- certes sous conditions - à cette interrogation.

En ce qui concerne les patients porteurs d’insuffisances cardiaque biventriculaires ne répondant plus à toute thérapeutique connue, et ainsi appelés à mourir dans les mois ou semaines à venir, il semble qu’un implant Aeson qui ne serait réservé qu’à un patient devant - et pouvant - recevoir ensuite un greffon cardiaque par donneur - ainsi en BTT – est devenu une situation trop restrictive.

En effet, l’indication à un implant Aeson au seul motif que le nombre des greffons cardiaques disponibles est insuffisant n’est plus « « tenable », parce que :
-il existe des insuffisants cardiaques dans ce groupe qui ne sont pas d’emblée éligibles à une greffe cardiaque, en raison notamment de l’impossibilité de recevoir ensuite un traitement immunosuppresseur ;
-la pénurie de greffons conduit certains patients à recevoir de moins bons greffons cardiaques ( ! ) que… d’autres ;
-certains patients - et on le sait désormais - voient sous Aeson régresser en partie une HTA pulmonaire avec gradient intrapulmonaire élevé. Or, il a été constaté que, « bien préparés sous Aeson », leur nouvel état pulmonaire les aura bientôt rendus éligibles à une greffe cardiaque ;
-on ne peut éternellement, à raison d’un essai thérapeutique qui n’aura nullement à en souffrir au plan méthodologique, laisser mourir dans le plus grand inconfort un patient ; et donc l’avoir privé d’un tel Dispositif Médical. Quand bien même ce dernier résulterait – si l’on peut dire – d’un contrat à durée initialement indéterminée…

Un contrat qui resterait aussi longtemps qu’il adviendra, tel que pour toute vie ; c’est-à-dire par « destination ». Et, dans le monde de « Destination Therapy », dans un « intérêt de santé publique »…