CARMAT : Par la lucarne du mode Valsalva, j’ai vu…

Systole

06 nov. 2023 •09:37

Ce 4 novembre, nicoo35 me demandait « si Aeson mesure aussi la saturation en direct ». Sans doute pensait-il à d’autres patients en quête d’oxygène ?

En effet, par la lucarne ouverte par l’ANSM du « mode Valsalva » embarqué à bord d’Aeson, on peut imaginer que notre cœur Carmat actuel pourrait ouvrir des perspectives jusqu’ici insoupçonnées, notamment dans le monde de la pneumologie.

Car, de même que la greffe cardiaque a permis de concevoir l’idée d’une greffe pulmonaire, puis d’une greffe cœur-poumons, de même le cœur Carmat pourrait, à l’heure de la médecine de précision, ouvrir à une nouvelle intelligence du monde cœur-poumons.

Savoir si Aeson « mesure aussi la saturation en direct » : c’est inutile à gauche, car en ambulatoire, au bout du doigt ou au lobe de l’oreille, on peut depuis longtemps avec les oxymètres de pouls, connaitre en temps réel la saturation périphérique du sang artériel oxygéné. Cf ; un marché explosif lié à l’épidémie Covid…

En revanche, connaître la saturation en oxygène du sang AVANT son entrée dans les poumons, c’est à dire dans l’oreillette droite (ou ce qu’il en reste après une implantation Carmat), ou ensuite dans la voie d’éjection droite de l’implant Carmat, c’est au long cours (c’est-à-dire hors l’instant d’un cathétérisme cardiaque droit en de cathétérisme), à ma connaissance, actuellement impossible…

A nos pneumologues dès lors, dans le diagnostic et le suivi des hypertensions artérielles pulmonaires, des pneumopathies interstitielles, des maladies pulmonaires rares, toutes invalidantes et qui peuvent conduire à envisager une greffe pulmonaire, d’appréhender l’Aeson - le cas échéant « en mode Intellipneumo » - comme partenaire : mesures non seulement des saturations en oxygène en voies cardiaques droites, mais aussi des pressions en voies droites, désormais disponibles. Au repos, à l’effort, sous oxygénothérapie, ou sous traitement pulmonaire X et/ou Y…existant ou à venir.

Ce serait fabuleux…et pourquoi ?


Avez-vous remarqué qu’adaptatif et non thrombogène, un cœur Carmat avait, aussitôt implanté, des suites rapidement favorables, en particulier respiratoires ? Ce n’est probablement pas un hasard.

Savoir que le pronostic moyen des greffes pulmonaires est actuellement et globalement de 75 % à 3 ans et de 60 % à 5 ans. Et que ces patients ont quasi constamment une insuffisance cardiaque droite, dont ils vont souvent mourir. Dont beaucoup du fait de pressions droites élevées…

Savoir aussi que les pharmacologues, cherchant - et ici à grands frais - à améliorer ces pathologies pulmonaires, sauraient mettre à profit les données fournies par cette version Aeson « en mode Intellipneumo » pour trouver de nouvelles molécules. Et donner un nouveau souffle à leur discipline en caractérisant par exemple les rôles respectifs des résistances vasculaires pulmonaires, la distensibilité du lit artériel pulmonaire, l'efficacité du couplage ventriculo-artériel pulmonaire…

Sous Aeson 2023, capteurs de débits et de pression en tête - ou seulement un jour sous IntelliPneumoCarmatDevice (IPCD) miniaturisé auriculaire droit et par voie veineuse - une offre Carmat bientôt diversifiée pour de nouvelles indications chez des patients en quête d’oxygène…?
Un jour peut-être, à l’ANSM de nous annoncer la bonne nouvelle ?