La valeur du jour à Paris - ARCELORMITTAL pénalisé par une conjoncture dégradée
AOFo09/05/2019 à 11:17
(AOF) - ArcelorMittal chute de 4,6% à 16,94 euros à Amsterdam, accusant le plus fort repli du CAC 40. Le premier sidérurgiste mondial a annoncé une réduction provisoire de sa production en Europe dans le sillage de résultats trimestriels dégradés. Pénalisé par la baisse des prix de l'acier liée à la dégradation de la conjoncture, à des importations chinoises à bas prix et à une situation de surcapacité mondiale, le premier sidérurgiste du monde a vu son Ebitda (indicateur de référence du groupe) chuter de 34,2% au premier trimestre pour atteindre 1,652 milliard de dollars.
Le consensus établi par ArcelorMittal lui-même était de 1,68 milliard de dollars. Le chiffre d'affaires est resté stable à 19,188 milliards. Le groupe, endetté, en net, à hauteur de 11,2 milliards, a confirmé son objectif de réduire ce montant à moins de 7 milliards.
Confronté à une conjoncture difficile, le PDG Lakshmi N. Mittal, a, une nouvelle fois, exhorté l'Europe à relever encore ses tarifs douaniers pour remédier à la concurrence déloyale chinoise.
En attendant de meilleures perspectives, le groupe a annoncé une baisse annuelle de trois millions de tonnes au sein de ses activités d'acier plat.
Lakshmi N. Mittal a assuré que son groupe gardait le cap sur ses propres initiatives pour améliorer la performance à travers ses promesses du plan Action 2020. Sa priorité est de générer des flux de trésorerie disponibles, continuer à renforcer son bilan financier et améliorer le rendement aux actionnaires.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Numéro un mondial de la sidérurgie avec 8 % environ de la production d'acier, également numéro un dans l'exploitation minière ;
- Groupe pesant 67,8 Md$ et intervenant en Europe et en Amérique du nord pour plus de 60 % des ventes d'acier ;
- Intégration verticale des activités, de l'extraction à la distribution : aciers plats, aciers longs, produits tubulaires, négoce et mines ;
- Fortes positions dans les pays émergents, notamment l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud ;
- Statut boursier de pure player parmi les plus fortes hausses des années boursières 2016 et 2017 ;
- Succès dans la politique de désendettement, d'où un relèvement de la notation de la dette par Moody's ;
- Retour à la distribution de dividende au titre de 2017.
Les points faibles de la valeur
- Incertitudes sur l'issue de la guerre commerciale autour de l'acier initiée par les Etats-Unis;
- Forte sensibilité à l'évolution des prix de l'acier, 80 % des ventes s'effectuant au prix « spot » (prix de marché) ;
- Echec de la reprise de l'indien Essar Steel, bloquée par les autorités ;
- Incertitude sur l'aval de l'Union européenne à l'intégration de l'aciériste italien Ilva racheté à la mi-2017 ;
- Impact négatif du recul du dollar.
Comment suivre la valeur
- Valeur de retournement ;
- Forte sensibilité aux prix du minerai de fer, aux parités monétaires, à la dynamique de croissance des pays émergents, notamment la Chine et, enfin, aux politiques de protection de l'acier en Europe ;
- Comptes publiés en dollars ;
- Poursuite de la forte demande mondiale de l'acier ;
- Application du plan « Action 2020 » visant à obtenir une réduction de coûts de 3 Md€ ;
- Evolution des positions en Inde, où le groupe serait intéressé par le numéro local Bhushan Steel ;
- Rumeurs de cession de la filiale roumaine Gamati ;
- Pérennisation des taxes antidumping sur les aciers chinois, dont certaines pourraient être appliquées aux importations du Brésil, d'Iran, de Serbie, de Russie et d'Ukraine ;
- Aucun attrait spéculatif - entreprise détenue à 37,38 % par la famille Mittal- et faible protection des actionnaires minoritaires pour la seule société du CAC 40 de droit luxembourgeois.
Produits de base - Métaux
En dépit d'une baisse de son cours, le cuivre suscite les convoitises. En effet, la voiture électrique et les énergies renouvelables ont relancé l'intérêt pour ce métal. Un véhicule électrique contient ainsi quatre fois plus de cuivre qu'un véhicule classique. Les productions d'électricité éolienne et solaire requièrent également beaucoup de cuivre. Plusieurs transactions ont été annoncées ces dernières semaines par des géants du secteur. BHP, le premier groupe minier mondial, a acquis une participation dans une société d'exploration, SolGold, qui possède l'un des projets considérés comme les plus prometteurs aujourd'hui dans le secteur. Le numéro trois chinois du cuivre, Zijin Mining, s'est emparé de la plus grande mine de Serbie. Auparavant Anglo American avait choisi de lancer un projet minier de 5 milliards de dollars au Pérou.