07/02 Les Echos
ArcelorMittal ne prévoit pas pour l'instant de relancer de hauts-fourneaux
Selon Lakshmi Mittal, le PDG du sidérurgiste, « la demande doit encore s'améliorer » , pour envisager une réouverture des hauts-fourneaux mis en sommeil après l'été.
ArcelorMittal a fait part ce mardi d'une amélioration des perspectives sur le marché de l'acier, sous l'effet d'un rebond de la demande et d'un redressement des prix. Malgré cette éclaircie à l'horizon, le premier sidérurgiste mondial ne prévoit pas pour l'instant de rallumer les hauts-fourneaux temporairement fermés en Europe.
« Pour le moment, le marché ne s'est pas complètement redressé, les niveaux d'expéditions sont bien meilleurs qu'au quatrième trimestre 2011, mais nous sommes encore loin des volumes de 2006, 2007 ou 2008 », a expliqué le directeur financier, Aditya Mittal, lors d'une conférence téléphonique. Selon Lakshmi Mittal, le PDG du groupe, « la demande doit encore s'améliorer », pour envisager une réouverture.
Face à une demande insuffisante, ArcelorMittal a décidé de faire tourner en priorité les usines les plus compétitives et de mettre en veille les autres. Objectif visé : améliorer l'excédent brut d'exploitation annuel d'un milliard de dollars.
Deux hauts-fourneaux à Liège, en Belgique, ainsi qu'une aciérie à Madrid vont être fermés définitivement. Les autres installations (deux hauts-fourneaux à Florange, en Lorraine, un en Allemagne, deux en Pologne, deux en Roumanie et un en République tchèque) sont officiellement mis en veille jusqu'à ce que les commandes remontent. Les arrêts temporaires se prolongent depuis plusieurs mois, comme ceux de Florange en Lorraine, ce qui alimente les craintes d'une fermeture définitive. Et les sommes prévues par le groupe pour réaliser cette restructuration -2 milliards de dollars -laissent présager de nouvelles mesures fortes. Actuellement, 16 hauts-fourneaux sur 25 fonctionnent en Europe.
Perte nette
ArcelorMittal a souffert au quatrième trimestre d'une dégradation de la conjoncture. L'incertitude sur la dette souveraine en Europe et le ralentissement en Chine ont pesé sur la demande, et par conséquence sur les prix. Le groupe a enregistré une perte nette d'un milliard de dollars (760,25 millions d'euros), sa plus faible performance trimestrielle depuis deux ans. Les analystes s'attendaient un profit de 102 millions de dollars. Sur le quatrième trimestre 2011, l'excédent brut d'exploitation est retombé à 1,71 milliard de dollars, soit une chute de 29 %.
Chez ses concurrents asiatiques, le quatrième trimestre a également été particulièrement difficile. Nippon Steel, le numéro un japonais, a publié sa première perte trimestrielle le mois dernier, tandis que le sud-coréen Posco a vu son bénéfice consolidé baisser de 12% sur l'ensemble de l'année 2011.
Cela dit, les perspectives s'améliorent en ce début de l'année. « Nous observons au premier trimestre une hausse des expéditions et des prix à la fois aux Etats-Unis et en Europe, par rapport au quatrième trimestre 2011 », note Aditya Mittal. Après avoir réduit leurs stocks en fin d'année dernière, les distributeurs ont repris leurs commandes, ce qui tire les prix à la hausse. En conséquence, ArcelorMittal prévoit de redresser son excédent brut d'exploitation (Ebitda) au premier semestre, mais le groupe ne retrouvera pas encore son niveau de rentabilité du premier semestre 2010.
A la suite de ces annonces, le titre ArcelorMittal a pris la tête du CAC 40, avec une hausse de 2,44 % sur un indice en baisse de 0,29 % à mi-séance.