ARCELORMITTAL : ArcelorMittal ferme son aciérie 2 Madri

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25 janv. 2012 •19:42

25/01 Les Echos

ArcelorMittal ferme son aciérie de Madrid

ArcelorMittal engage une vaste restructuration de ses produits longs en Europe. Après avoir mis en sommeil plusieurs installations fin 2011, le sidérurgiste a annoncé hier la fermeture de son aciérie de Madrid lors d'un comité d'entreprise européen extraordinaire.

Officiellement, il s'agit d'une « fermeture à durée indéfinie », et le groupe n'exclut pas que la production reprenne d'ici à six ans. Mais les syndicats ont interprété ce message comme l'annonce d'un arrêt définitif. La restructuration touche 332 employés. Une centaine d'entre eux vont pouvoir rester sur le site au sein d'une plate-forme d'achat de ferraille et d'un centre de distribution. Cette décision intervient trois mois après l'annonce d'une fermeture définitive des hauts-fourneaux de Liège, représentant près de 600 emplois directs.

ArcelorMittal est confronté dans les produits longs à une forte récession des marchés de la construction, en particulier en Europe du Sud. Selon des sources syndicales, les capacités de production sur le Vieux Continent seraient de 50 % supérieures à la demande actuelle. Chez ArcelorMittal, la division qui livre des poutrelles et des ronds à béton sur le pourtour méditerranéen a encaissé une baisse de 29 % des livraisons l'été dernier. Une chute difficile à absorber pour un site comme Madrid, qui perd de l'argent depuis trois ans.

Une stratégie contestée
L'usine espagnole n'est pas la seule touchée par la restructuration. Quelque 630 salariés sur un total de 6.000 quitteront la filiale tchèque du sidérurgiste à Ostrava d'ici à la fin du mois, dans le cadre d'un plan de départs volontaires. Et, au Luxembourg, le site de Schifflange, mis en sommeil à l'automne, reste fragile. « La direction n'a pas donné de garanties sur le maintien des autres sites européens », a déclaré Edouard Martin, élu CFDT au comité d'entreprise européen. Schifflange va rester fermé au moins juqu'à la fin du premier trimestre. Les partenaires sociaux doivent de nouveau se réunir en mars pour évoquer l'avenir du site.

La stratégie d'ArcelorMittal, consistant à réduire drastiquement les capacités dans les périodes de ralentissement, a pour objectif de limiter les pertes. Un récent rapport de la société Laplace Conseil a cependant pointé ses faiblesses : de nettes pertes de parts de marché aux niveaux européen comme mondial. Les consultants critiquent aussi la priorité donnée aux investissements dans les mines, qui « prive de très nombreuses usines des moyens nécessaires pour maintenir leur compétitivité face à la concurrence mondiale ».