(AOF) - UBS (-4,41% à 26,55 francs suisses) affiche de loin la plus forte baisse d'un marché suisse, qui était fermé hier. Les investisseurs s'inquiètent de l'impact sur la rémunération des actionnaires des exigences en fonds propres supplémentaires de 18 milliards de dollars des autorités du pays.
Tirant les leçons de la déconfiture de Credit Suisse, le Conseil fédéral a proposé vendredi soir des mesures pour renforcer la stabilité des banques. Il est notamment prévu de relever les exigences en matière de fonds propres qui s'appliquent aux banques d'importance systémique ayant des filiales à l'étranger.
Si toutes les nouvelles mesures sont appliquées, la banque mère d'UBS, UBS SA, devra posséder jusqu'à 18 milliards de dollars de fonds propres en plus pour répondre aux nouvelles exigences, a indiqué le Département fédéral des finances . Dans le détail, elle devra disposer jusqu'à 26 milliards de dollars de fonds propres de base durs supplémentaires, mais il lui sera possible en parallèle de réduire le volume des emprunts AT1 de quelque 8 milliards de dollars.
Le Département fédéral des finances a indiqué que les réformes entreraient en vigueur au début de 2028 " au plus tôt ", tandis qu'UBS bénéficierait d'une période de transition " d'au moins six à huit ans " pour mettre en œuvre les changements une fois entérinée la législation.
Réagissant à ces annonces, la banque suisse a déclaré être " en désaccord total avec l'augmentation extrême des exigences de fonds propres qui a été proposée ". Ces changements se traduiraient par des exigences de fonds propres qui ne sont ni proportionnées, ni alignées sur les normes internationales.
" Compte tenu du ratio de capital CET1 cible d'UBS AG compris entre 12,5 % et 13 %, UBS AG devrait détenir un capital CET1 supplémentaire estimé à environ 24 milliards de dollars sur une base pro forma, si les recommandations sont mises en œuvre telles qu'elles sont proposées ", a calculé l'établissement.
La banque a par ailleurs confirmé sa politique de retour aux actionnaires pour 2025. Elle prévoit une augmentation d'environ 10 % du dividende par action et le rachat d'actions pour un montant de 2 milliards de dollars au second semestre, soit un total annuel de 3 milliards. Toutefois, souligne Deutsche Bank, sa politique de rémunération des actionnaires pour 2026 et au-delà reste incertaine et ne sera confirmée que lors de la publication des résultats du quatrième trimestre 2025.
Le recul d'UBS intervient alors que le secteur bancaire européen dans son ensemble est mal orienté. Outre les exigences en fonds propres pour UBS, la séance est marquée pour cette industrie par l'opposition affichée par le chancelier allemand Friedrich Merz au rachat de Commerzbank par Unicredit. La consolidation transfrontalière en Europe devra encore attendre.
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