Tesla a vu ses livraisons de véhicules électriques croître de 40% sur un an mais le rythme ralentir à 31% au quatrième trimestre. Les analystes attendaient plus. La dynamique pourrait reprendre cette année avec les hausses de capacités de production mises en place au Texas et en Allemagne.
Tesla a perdu les trois quarts de sa valeur à New York sur un an, l'une des plus grosses contre-performances de la big tech américaine sur la période, au point de sortir du Top 10 des plus grandes capitalisations du S&P 500. Les causes sont bien connues, nous les avons détaillées dans nos derniers articles, entre un fondateur et PDG Elon Musk jugé «absent» de la direction du fabricant de véhicules électriques par la communauté financière, trop accaparé par l'acquisition de Twitter, les cessions de titres qu'il a réalisées pour mener à bien cette opération, enfin les craintes liées à un ralentissement des ventes et des demandes après les dernières indications en provenance des professionnels chinois et également alimentées par les rabais proposés par l'américain sur son marché domestique en fin d'année.
Pourtant, Tesla est loin de démériter sur le plan commercial. Au quatrième trimestre de 2022, le constructeur a encore livré 405.278 voitures à partir d'une production de 439.701 véhicules, ce qui porte les volumes totaux de l'année à 1,31 et 1,37 million respectivement. Par rapport à 2021, les livraisons ont augmenté de plus de 31% sur le trimestre et de près de 40% sur un an. Le consensus attendait pourtant davantage sur ces trois derniers mois, à savoir 427.000 livraisons (fourchette de 409.000 à 433.000 entre l'anticipation la plus pessimiste et la plus optimiste chez FactSet). Celui établi depuis plusieurs années par Tesla lui-même à partir de 24 analystes en charge de la valeur visait 417.957 livraisons au quatrième trimestre.
Une capacité de production renforcée en 2022
Voilà pour le passé. Si l'on se penche sur l'avenir, la croissance restera forte. Selon ce même panel, la firme d'Elon Musk va voir ses ventes de Tesla grimper de 41% cette année (à 1,84 million d'unités) soit le même rythme qu'en 2022, puis de 24% en 2024 (2,29 millions), de 18% en 2025 (2,71 millions) et de 17% en 2026 (3,18 millions).
Et pour revenir une dernière fois sur 2022, la tendance de cette fin d'année aurait pu être bien meilleure. Le directeur financier Zachary Kirkhorn n'avait en effet pas caché, à l'occasion de la dernière publication trimestrielle, que la période serait notamment freinée par des délais plus longs d'acheminement des véhicules aux clients, en raison d'un manque de trains, bateaux ou camions pour les transporter. 2022 a également été affectée par l'épidémie de Covid en Chine, qui a amené l'entreprise à réduire temporairement la production de son usine de Shanghai.
Tesla a également beaucoup investi en vue d'accroître sa production. Le groupe peut désormais compter sur deux nouvelles usines, à Austin au Texas et à Brandebourg en Allemagne. Il a aussi accéléré les cadences à Fremont, en Californie, et à Shanghai, malgré la l'incidence du Covid. Aucun chiffre n'est, pour autant, donné site par site ou région par région.
La baisse de régime temporaire de livraison et de production n'est pas une surprise pour les investisseurs. Elle a pour autant, à court terme, un nouvel impact en Bourse, d'un peu plus de 3%. Nous sommes toujours acheteurs à des cours en baisse, autour de 110 dollars, niveau désormais proche.
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