
( AFP / JOSEP LAGO )
Le géant des télécommunications Telefonica a confirmé mercredi ses objectifs financiers pour 2024 après avoir vu son bénéfice net grimper de 29% au premier semestre, notamment grâce à de bonnes performances commerciales en Espagne.
L'opérateur historique espagnol, présent dans une douzaine de pays dont le Brésil, l'Allemagne et le Royaume-Uni, a dégagé 979 millions d'euros de bénéfice net entre janvier et juin, contre 760 millions sur la même période l'an dernier.
Son chiffre d'affaires a quant à lui atteint 20,4 milliards d'euros, dont 10,25 milliards pour le seul deuxième trimestre - un niveau légèrement supérieur aux attentes des analystes interrogés par Factset, qui tablaient en moyenne sur 10 milliards.
Le groupe de télécommunications explique cette évolution par de bons résultats commerciaux sur ses principaux marchés, dont l'Espagne, où le nombre de ses abonnés a progressé, tant pour l'accès à l'internet que pour la téléphonie mobile.
Au vu de cette situation, le groupe précise confirmer "tous ses objectifs financiers pour 2024", avec une croissance de son chiffre d'affaires de 1%, et annonce maintenir la rémunération prévue pour ses actionnaires pour l'année en cours.
Dans le cadre de son plan stratégique, adopté à l'automne, le groupe présidé par José María Álvarez-Pallete s'est engagé à verser à ses actionnaires un dividende d'au moins 0,30 euro par action jusqu'en 2026.
Dans un communiqué transmis au gendarme boursier espagnol, l'opérateur téléphonique a par ailleurs indiqué avoir conclu un "accord non contraignant" avec le groupe luxembourgeois Millicom pour lui céder ses actifs en Colombie.
Cette transaction - qui pourrait lui rapporter 370 millions d'euros, selon des médias espagnols - "reste soumise à la signature d'accords définitifs" et "à l'obtention des autorisations réglementaires correspondantes", précise le groupe.
Telefonica a engagé voilà quelques années un important virage stratégique en se recentrant sur ses quatre principaux marchés (Espagne, Allemagne, Royaume-Uni et Brésil), afin de renforcer sa rentabilité et de réduire sa dette.
Les résultats du premier semestre surviennent dans un contexte de concurrence accrue en Espagne, où Orange et MasMovil ont engagé en début d'année une fusion de leurs activités, susceptible de rogner les ventes de l'opérateur espagnol.
Ils surviennent par ailleurs alors que Telefonica se trouve au coeur de vifs enjeux depuis l'entrée surprise à son capital du groupe saoudien STC, qui a acquis en septembre 9,9% de l'opérateur (4,9% en actions et 5% en produits dérivés).
Cette entrée inattendue a poussé l'Etat espagnol à revenir au capital du groupe de télécoms, considéré comme "stratégique" par l'exécutif en raison notamment des services de télécommunication qu'il fournit à l'armée espagnole.
La Société publique des participations industrielles (Sepi), qui était sortie de Telefonica en 1997, a ainsi acquis au cours des dernières semaines plus de 10% du capital du géant espagnol.
Le groupe bancaire espagnol La Caixa, disant vouloir apporter de la "stabilité actionnariale à l'opérateur", a quant à lui porté à 9,9% sa participation dans l'entreprise de télécom, via sa holding d'investissement Criteria Caixa.
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