Taux : la tension persiste aux US malgré un bon CPI (+2,4%)
information fournie par Zonebourse 10/04/2025 à 18:24
Le rendement du '30 ans' par exemple tutoyait les 5% pour la première fois depuis fin octobre 2023 (18 mois), ce qui pouvait propulser les taux hypothécaires vers 7,50% (et congeler le secteur immobilier).
L'annonce d'un moratoire de 90 jours a certes provoqué un accès d'euphorie historique à Wall Street, mais cette volte-face de Donald Trump sur la question des droits de douane n'a qu'à demi rassuré les détenteurs de T-Bonds.
Le '10 ans' a bien reflué brièvement de 4,50 vers 4,25% mercredi soir (possibles rachats de 'short') mais les vendeurs -les soupçons se portent sur les institutionnels chinois et japonais- n'ont pas rendu les armes.
Les T-Bonds de référence se dégradent soir de +7,7Pts vers 4,377% (la référence devient la clôture de mercredi à 22H, ou la préouverture à 8H), et le '30 ans' refranchit en force les 4,800% (contre 4,6850% ce matin vers 8H) pour se hisser vers 4,8550% (soit +15Pts en quelques heures).
Mais pour être plus précis, quelque chose tourne mal ce soir : le '10 ans' était retombé à 4,2950% vers 15H30 (ouverture de Wall Street, 1 heure après la publication des chiffres de l'inflation) et il vient de tester 4,3900%.
L'amorce de repli à Wall Street (-4% sur le S&P500 et -5,5% sur le Nasdaq aurait dû susciter le retour du 'risk-off' mais de nouveau cette semaine, les taux se dégradent -c'est très exceptionnel- en parallèle avec les actions.
La nervosité de Wall Street redevient palpable avec le rebond du 'VIX': il avait plongé de -35% la veille et le voici qui rebondit de +43% vers 48... alors qu'une 'situation chaotique' commence à se matérialiser sur le FOREX.
En effet, le Dollar dévisse de -2,5% vers 1,1225 contre l'Euro, nouveau plancher annuel, même écart face au Yen à 144,00 et le '$-Index' lâche prise et s'enfonce de -2% sous les 101, au plus bas depuis septembre dernier, à 100,80.
Les désordres monétaires ne sont jamais de bon augure : il semblerait que la nervosité apparue sur les actions ait contaminé les 'Treasuries' et c'est maintenant le Dollar qui se fait 'secouer'.
Et Wall Street note que la FED demeure pour l'instant silencieuse, alors que par le passé, de telles séquences de stress l'auraient déjà conduite à envoyer des signaux (rassurants bien sûr).
Selon les analystes et les investisseurs, les dernières déclarations de Trump, saluées par Wall Street, ne marquent pas forcément la fin de la crise actuelle.
'Le choc de stagflation qui s'est abattu sur l'économie américaine est encore important et le climat d'incertitude extrême devrait continuer de freiner les investissements', prévient Joachim Klement, chez Panmure Liberum.
'Les investisseurs internationaux ont, selon nous, définitivement perdu leur confiance dans la fiabilité du gouvernement américain et vont continueront de rééquilibrer leurs portefeuilles loin des Etats-Unis pour se tourner vers d'autres marchés', indique le stratège.
Plus généralement, les événements des dernières semaines pourraient continuer à résonner parmi les partenaires américains lors des prochaines négociations commerciales à venir, voire pendant de nombreuses années.
'Même si les tarifs sont suspendus de manière permanente, l'économie a été endommagée par un sentiment permanent d'imprévisibilité politique', renchérit George Saravelos, chez Deutsche Bank.
'Le désir de s'émanciper stratégiquement des Etats-Unis devrait persister', ajoute l'analyste.
Dans ce climat délétère, le 'chiffre du jour' est passé quasi inaperçu, alors qu'il constituait il y a peu une 'boussole' : il s'agissait de l'indice des prix à la consommation américain.
Il est rassurant : la hausse se limite à 2,4% en mars par rapport au même mois de 2024, un taux annuel légèrement inférieur aux attentes (2,5%) et en baisse de 0,4 point par rapport à février.
Hors énergie (-3,3%) et produits alimentaires (+3%), deux catégories souvent volatiles, le taux d'inflation annuel sous-jacent est ressorti à 2,8% le mois dernier, là aussi en dessous du consensus (2,9%/3%), et au plus bas depuis mars 2021.
En rythme séquentiel, c'est-à-dire entre les mois de février et mars, les prix à la consommation aux Etats-Unis ont diminué de 0,1% en données brutes, mais augmenté de 0,1% en excluant l'énergie et les produits alimentaires.
Côté marché du travail, les demandes d'indemnité ont grimpé de +4.000 en données hebdomadaires, ce qui est peu significatif.
Sur le compartiment obligataire européen, la dégradation des T-Bonds a fini par peser : le Bund '2035' varie peu à 2.5800%, l'OAT française stagne également vers 3,353% mais les BTP italiens affichent +2Pts vers 3,8250%.
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