L'Assemblée nationale à Paris, le 19 juillet 2022 ( AFP / Christophe ARCHAMBAULT )
Pour compenser la suppression de la redevance, votée samedi 25 juillet par les députés, le président du groupe LR, Olivier Marleix, "propose qu'on regarde un peu ce qui se passe du côté de la publicité sur internet : aujourd'hui, c'est 8 ou 9 milliards de recettes", a-t-il déclaré sur France Inter.
Clap de fin. Samedi 25 juillet, l'Assemblée nationale a voté la suppression de la redevance audiovisuelle qui finance l'audiovisuel public, une promesse d'Emmanuel Macron. Elle suscite de nombreuses interrogations sur l'indépendance des médias concernés. LR et RN ont voté pour, l'alliance de gauche Nupes à l'unanimité contre.
Des amendements de la majorité et de LR ont été adoptés pour affecter "une fraction" de la TVA, pour un montant d'environ 3,7 milliards d'euros, dans le but de répondre aux inquiétudes sur le financement de ce secteur.
Ce lundi 25 juillet, sur France Inter, le président du groupe LR, Olivier Marleix, a émis une autre idée. "Il faut trouver une ressource pérenne. Moi je propose qu'on regarde un peu ce qui se passe du côté de la publicité sur internet : aujourd'hui, c'est 8 ou 9 milliards de recettes", a-t-il calculé.
"C'est une recette extrêmement dynamique qui ne bénéficie qu'aux GAFAM aujourd'hui. C'est un prélèvement sur l'économie française de 9 milliards au profit des seuls GAFAM", a dploré Olivier Marleix. "Je verrai d'un très bon oeil qu'on travaille à une taxation spécifique des taxes de la publicité sur internet au profit de l'audiovisuel public", a-t-il conclu.
La redevance, "obsolète" ?
En marge des débats sur la suppression de la redevance, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal a exprimé son attachement à "un audiovisuel public fort", en qualifiant "d'obsolète" cette redevance basée sur la possession d'un téléviseur, à l'heure des tablettes et autres smartphones. La redevance est fixée à 138 euros par an en métropole.
La ministre de la Culture Rima Abdul Malak a fait valoir que "ce n'est pas la redevance qui garantit l'indépendance" mais l'Arcom (ex-CSA), qui nomme les dirigeants de l'audiovisuel public.
La gauche a accusé le gouvernement de s'inspirer de l'extrême droite pour à terme démanteler l'audiovisuel public. "Eric Zemmour et Marine Le Pen l'avaient demandé, Emmanuel Macron l'aura fait", a lancé Stéphane Peu (PCF). La présidente du groupe RN a toutefois estimé que "le projet du gouvernement n'a rien à voir avec ce que nous voulons faire", à savoir une "privatisation" en bonne et due forme.
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