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Société générale a fait état vendredi de résultats trimestriels supérieurs aux attentes, alors que la solide performance de sa banque d'investissement et de financement a compensé le net repli de ses activités dans la banque de détail en France.
Sur la période juillet-septembre, la troisième banque française par la capitalisation boursière a publié un résultat net part du groupe de 295 millions d'euros, alors que les analystes anticipaient en moyenne un montant de 194 millions d'euros selon un consensus réalisé par SocGen.
Il s'agit d'un recul de près de 80% sur un an, du fait d'une dépréciation de 340 millions d'euros de certaines activités du groupe et d'une provision de 270 millions d'euros pour impôts différés actifs.
Société générale avait prévenu de ces "coupes" en amont, lors d'une journée investisseurs organisée en septembre.
Ses revenus trimestriels ont diminué sur un an de 6,2% à environ 6,2 milliards d'euros, quasi-identiques au consensus qui ressortait à 6,24 milliards d'euros.
Entré en fonction en mai dernier, le directeur général du groupe, Slawomir Krupa, s'efforce de relancer la banque rouge et noire en Bourse en réalisant les baisses de coûts et les objectifs prudents qu'il a présentés en septembre.
Ses prévisions à moyen-terme, qui incluent un objectif de croissance annuelle des revenus compris entre 0% et 2% d'ici 2026, ont été accueillis avec déception par les investisseurs, qui attendaient un retour plus important pour les actionnaires, alors que Société générale avait vanté pendant des mois son plan stratégique. Le titre de la banque a plongé de plus de 10% lors de la présentation du plan à Londres le 18 septembre.
Cette année 2023, placée par le groupe sous le signe de la "transition", est marquée par l'intégration du loueur de véhicules LeasePlan, alors qu'a aussi été finalisée la fusion de ses deux réseaux français de banque de détail.
Ces deux opérations ont pesé sur les coûts, dans un contexte de réduction des marges sur le marché de la banque de détail en France - un contraste par rapport aux autres pays européens - alors même que les taux d'intérêt ont progressé à un rythme sans précédent depuis des années.
Le produit net bancaire a été affecté par l'encadrement strict des coûts d'emprunt, la hausse du taux des livrets d'épargne réglementée et la fin des opérations dites TLTRO (opérations ciblées de refinancement à long-terme) de la Banque centrale européenne (BCE).
Dans ce contexte et au regard de certains rivaux européens, le recul de 0,4% des revenus de la banque d'investissement de Société générale apparaît comme compétitif.
Les activités taux, crédit et change ont enregistré des revenus en baisse de 4,6%, une performance toutefois meilleure que celle de BNP Paribas mais aussi de Deutsche Bank et Barclays.
Les activités de financement et conseil ont progressé de 2,1%, contribuant à la hausse de 7,7% du résultat net du groupe de la division investissement sur la période juillet-septembre.
Société générale a par ailleurs revu son objectif annuel de coût du risque, à moins de 20 points de base contre un objectif préalable inférieur à 30 points de base.
(Reportage Mathieu Rosemain, rédigé par Jean Terzian, édité par Blandine Hénault)
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