
moteur Leap Safran (Crédit: Adrien Daste / Safran)
Rien à redire. Les résultats 2024 publiés par le motoriste et équipementier aéronautique étaient légèrement au-dessus des attentes, ou au pire comme attendus, et il a légèrement relevé ses perspectives pour 2025. Certes, à toujours réaliser de bonnes performances, le marché s'habitue. En outre, GE Aerospace, partenaire à 50-50 de Safran dans la société chargée des moteurs pour les monocouloirs d'Airbus, de Boeing et de Comac, avait dévoilé une partie de la performance. Mais cela aurait tout de même mérité une réaction boursière plus enthousiasmante que celle du 14 février, jour de la publication (+ 0,08%).
Le chiffre d'affaires a en effet atteint 27,3 milliards d'euros, en progression de 17,8%, tiré par la hausse de 24,9% (en dollars) des services pour moteurs civils, malgré une base de comparaison de plus en plus défavorable. Cette croissance s'est traduite par un résultat opérationnel courant de 4,1 milliards (+ 30,1%, dont 27% en organique) et une marge opérationnelle de 15,1% contre 13,6% en 2023. Le bénéfice net s'est envolé de 51%, à 3,1 milliards d'euros. Ces chiffres sont en données ajustées des effets liés aux regroupements des sociétés et de la valeur des couvertures de change. La génération de trésorerie, de 3,2 milliards d'euros, a dépassé les attentes de la direction et permet au groupe d'afficher une position de trésorerie nette de 1,7 milliard d'euros à fin décembre, malgré 1,3 milliard d'euros de rachats d'actions. En données consolidées, le groupe a affiché l'an dernier une perte nette de 667 millions d'euros.
Un mieux progressif
Pour 2025, Safran a légèrement relevé ses attentes. Il table ainsi sur une croissance de son chiffre d'affaires d'environ 10%. «Les questions concernant la chaîne d'approvisionnement persistent. Mais cela s'améliore, progressivement […], et comme nous l'avons indiqué concernant les livraisons de Leap, nous sommes confiants sur notre capacité à livrer 15% à 20% de moteurs Leap en plus en 2025 par rapport à 2024, qui a été une année de transition», a expliqué Olivier Andriès, directeur général. Les revenus des pièces de rechange devraient avancer d'environ 9% et celui des services d'environ 15%. Cela devrait amener le groupe à un résultat opérationnel courant de 4,8 à 4,9 milliards et à un cash-flow de 3 à 3,2 milliards, des cibles relevées de 100 et 200 millions d'euros. L'impact de la surtaxe sur les grandes entreprises est estimé entre 380 et 400 millions d'euros.
Enfin, concernant les risques liés aux droits de douane imposés par Donald Trump, Olivier Andriès a indiqué: «Nous sommes présents en Amérique du Nord, aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique. Eh oui, en effet, nous livrons nos équipements et pièces à nos clients américains à partir du Mexique et du Canada […]. Nous surveillons de près ce qu'il se passe là-bas. Mais, tant que nous ne connaissons pas le champ des possibles droits de douane et les détails, nous ne sommes pas en position [d'en préciser les conséquences].»
Les perspectives restent très solides grâce à une forte demande et une bonne gestion. Malgré des ratios élevés, nous resterons acheteurs de la valeur.
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