Selon le directeur des investissements d'Amundi, le frémissement autour de d'intelligence artificielle comporte des similitudes avec la bulle internet, qui avait éclaté au début des années 2000.

(illustration) ( AFP / OLIVIER MORIN )
"En ce moment, les marchés ne voient que les bonnes conséquences". A l'occasion du forum annuel de son groupe, qui attire des décideurs politiques et économiques, le directeur des investissements d'Amundi a tempéré les ardeurs spéculatives sur l'IA. Le boom de la valorisation boursière des entreprises liées à l'intelligence artificielle est ainsi "trop rapide", selon le gestionnaire d'actifs, comparant cela à la fièvre acheteuse de la bulle internet.
"La hausse des marchés est très concentrée sur quelques entreprises, en grande partie sur l'intelligence artificielle. Cela me rappelle un peu ce qu'on voyait quand c'était à la mode d'acheter des valeurs de l'internet", a dit le directeur des investissements Vincent Mortier, au premier jour du forum, jeudi 22 juin.
"Il faut garder la tête froide"
Dans les années 1990, le secteur des télécoms et de l'internet s'était révélé comme la "nouvelle économie" et avait attiré de nombreux investisseurs, avides de placer leur argent dans le monde de demain, avant de déchanter quand la bulle avait éclaté au début des années 2000.
La valorisation boursière du géant américain des processeurs Nvidia a ainsi triplé depuis janvier pour dépasser les 1.000 milliards de dollars. Et la dernière présentation de ses résultats le 24 mai, démontrant l'impact de la nouvelle génération de l'IA, a provoqué la ruée des investisseurs.
D'autres entreprises du secteur ont bénéficié de cet engouement et l'indice américain Nasdaq, à forte coloration technologique, s'est envolé de près de 30% depuis le début de l'année. Selon M. Mortier, cela a pu créer ce que les investisseurs appellent "un effet FOMO" ("fear of missing out" en anglais, ou peur de rater un évènement) et qui a poussé à acheter ces actions.
"L'IA est avant tout un outil, dont l'utilisation à des conséquences. En ce moment, les marchés ne voient que les bonnes conséquences", ajoute-t-il, estimant que ce mouvement était "trop rapide".
"Il faut garder la tête froide. En 2000, des entreprises ont perdu plus de 90% de leur valorisation boursière. Investir uniquement dans ces entreprises relèvent plus du casino que de l'investissement", selon lui.
Cette année, le forum Amundi compte un ancien général de l'Otan en retraite parmi ses orateurs, le général Jean-Paul Palomeros, et Mario Draghi, ex-Premier ministre italien et ancien dirigeant de la banque centrale européenne, ainsi que le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kuleba.
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