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REPORTAGE-Le Charles-de-Gaulle regagne ses galons d’"usine à se battre"
information fournie par Reuters 08/11/2018 à 20:13

    * Première visite de Florence Parly sur le porte-avions
    * Les essais opérationnels ont commencé cette semaine
    * Il sera déployé au premier trimestre 2019

    par Sophie Louet
    A BORD DU PORTE-AVIONS CHARLES-DE-GAULLE, 8 novembre
(Reuters) - L e porte-avions Charles-de-Gaulle, qui a repris ses
essais techniques à la mer à la mi-septembre après un chantier
de mise à niveau de 18 mois, est entré dans le vif de la
préparation opérationnelle pour regagner ses galons d'"usine à
se battre".
    Seul bâtiment de surface à propulsion nucléaire en Europe,
le navire de plus de 260 mètres de long, dont le tonnage
équivaut à quatre Tours Eiffel, doit être déployé en opération
au premier trimestre 2019, vraisemblablement début février dans
l’océan Indien, selon des sources militaires.
    Après des essais à la mer concluants, qui n’ont révélé
aucune anomalie technique, le groupe aérien embarqué (Gaé), dont
une quinzaine de Rafale Marine, est entré en action le 6
novembre pour cinq semaines de « mise en condition
opérationnelle » et la préparation de l’équipage – 1.700
personnes actuellement – « à des situations hostiles ».
    « On réapprend à travailler le haut du spectre » tactique et
« on consolide notre capacité à interopérer avec d’autres
nations », explique le capitaine de frégate Christophe
Charpentier, commandant du Gaé.
    Jeudi, la ministre des Armées Florence Parly s’est rendue
pour la première fois sur le porte-avions où elle a assisté
notamment à des appontages et catapultages de chasseurs.
    La « refonte à mi-vie » du bâtiment, un chantier de quelque
1,3 milliard d’euros sous l’égide de Naval Group, a permis de
moderniser les installations d’aide à l’appontage et de guidage
des avions.
    
    "UN OUTIL FÉDÉRATEUR"
    Cette phase d’entraînement intensif devrait s’achever fin
novembre pour laisser place à une ultime séquence d’essais du
« Charles » avec son escorte du groupe aéronaval, qui inclut
notamment une frégate de défense aérienne et une frégate de
lutte anti-sous-marine (Fremm).
    "Il faut réapprendre à travailler en synergie, retrouver les
réflexes, redévelopper les doctrines", souligne le capitaine de
vaisseau Hugues, chef d’état-major du groupe aéronaval (GAN).
    "C’est l’occasion aussi de réfléchir à la manière
d’optimiser notre groupe vis-à-vis des menaces futures,
d’anticiper les combats de demain", ajoute le commissaire en
chef Franck.
    D’une boutade, le chef d’état-major de la Marine nationale,
l’amiral Christophe Prazuck, présent jeudi, soulignait récemment
le défi de la remilitarisation maritime en appelant de ses vœux
« une petite demi-douzaine de porte-avions ».
    Face au « changement profond du panorama stratégique
naval », avec notamment les visées expansionnistes de Pékin en
mer de Chine méridionale, le porte-avions demeure une « valeur
tactique et politique » incomparable, aime-t-il à rappeler.
    Le Charles-de-Gaulle, « 42.000 tonnes de diplomatie », a été
déployé trois fois, entre janvier 2015 et septembre 2016, dans
le cadre de la coalition internationale contre le groupe Etat
islamique (EI), en Irak et en Syrie.
    Emmanuel Macron, qui entend faire de la France le fer de
lance d’une Défense européenne renforcée, est attendu le 14
novembre sur le bâtiment, où il passera une nuit.
    
    "TOUT EST OUVERT"
    "Ce porte-avions est un outil fédérateur sur le plan
diplomatique et militaire, et il joue à ce titre un rôle
important du point de vue de la constitution d’une Europe de la
Défense", a estimé jeudi Florence Parly.
    "C’est aussi une usine à se battre », résume le commissaire
en chef Franck.
    Dans le bar des officiers, « l’arrimage de combat » est
récemment réapparu : le piano est maintenu par une sangle, les
vitres de l’aquarium barrées de bandes adhésives, de même que
les miroirs aux murs.
    L’accent a été porté durant la mise à niveau du bâtiment sur
la modernisation des systèmes de combat et de navigation ; les
senseurs et radars ont été modifiés. Le Système d’exploitation
navale des informations tactiques a été également revu pour
« renforcer les capacités d’interopérabilité », précise le
commissaire en chef Franck.
    « On mise sur l’efficacité opérationnelle », confirme le
capitaine de frégate Christophe Charpentier.
    Le Charles-de-Gaulle devrait rester en activité jusqu’à
l’horizon 2038-2040. La ministre des Armées a annoncé le 23
octobre le lancement d’une étude de 18 mois sur le futur
porte-avions appelé à succéder au Charles-de-Gaulle.
 
    A la question de savoir si la France pourrait se doter à
l’avenir de deux porte-avions, souhait de l’amiral Prazuck,
Florence Parly a répondu jeudi : « Tout est ouvert, (…) les
études sont aussi valables pour un que pour deux. »  « Mais il
ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs."

 (Edité par Elizabeth Pineau)
 

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