
Le logo Renault
par Gilles Guillaume
Renault a fait état mercredi d'un nouveau record de marge opérationnelle au premier semestre, fruit des hausses de prix sur ses nouveaux modèles et d'une poursuite des baisses de coûts engagées depuis plusieurs années.
Le groupe au losange, qui vise une marge à deux chiffres à l'horizon 2030 dans le cadre de sa stratégie de redressement après ses grandes difficultés de la fin de la décennie précédente, a atteint 8,1% de marge opérationnelle sur les six premiers mois de l'année, contre 7,6% un an plus tôt et 7,9% attendus par les analystes, selon un consensus fourni par la société sur la base des réponses de 22 d'entre eux.
"Nos efforts pour réduire les coûts et axer notre politique commerciale sur la valeur se reflètent dans notre nouvelle gamme, la meilleure que cette entreprise ait connue en 3 décennies", a déclaré le directeur général Luca de Meo cité dans un communiqué.
Au cours d'une téléconférence de presse, le directeur financier Thierry Piéton a ajouté que le groupe dispose "encore d'une bonne marge de progression" au second semestre puisque les nouveaux lancements de véhicules - dix au total cette année - n'ont représenté que 10% des ventes au premier semestre.
Il a revanche refusé de dire si l'ambition de rejoindre à la fin de la décennie le club des constructeurs aux marges à deux chiffres, dont Stellantis et des premiums comme Tesla, BMW ou Mercedes ont longtemps été coutumiers, pourrait être exaucée plus tôt que prévu.
"Quand on sera en position de changer la guidance, on changera la guidance (...) mais en tout cas on continue d'être en avance sur le plan de marche qu'on s'était fixé"
Le constructeur automobile français a confirmé ses objectifs annuels, notamment une marge opérationnelle supérieure ou égale à 7,5%. Il avait déjà affiché l'an dernier une marge record de 7,9%, contre 5,5% en 2022 et 2,8% en 2021.
Le chiffre d'affaires est ressorti quant à lui quasi-stable (+0,4% à 26,96 milliards d'euros) sur la période, sous le coup d'importants effets de changes, notamment à cause de la baisse du peso argentin, mais supérieur là aussi au consensus qui donnait 26,90 milliards.
Le bénéfice net, part du groupe, a pour sa part chuté de près de 40% à 1,293 milliard d'euros, sous l'effet notamment d'une moins-value enregistrée sur la vente des titres Nissan engagée dans le cadre de la refonte de l'alliance franco-japonaise.
Renault a fait état la semaine dernière d'une croissance de 1,9% de ses ventes en volume au premier semestre, surtout tirées par les véhicules hybrides, et non par les véhicules électriques, à l'image d'un marché européen bien moins vigoureux que prévu pour les modèles non thermiques.
"Il y a en ce moment beaucoup de phénomènes de volatilité autour de l'électrique, on a maintenant la chance de pouvoir se reposer sur deux piliers", a ajouté Thierry Piéton, faisant référence aux entités Ampere (électrique) et Horse-Power (thermique et hybride).
Le groupe, dont l'une des priorités est aussi de revenir en catégorie investissement pour sa notation crédit, a vu sa position financière nette de l'automobile atteindre un niveau historique de 4,86 milliards d'euros au premier semestre.
(Reportage Gilles Guillaume, avec Nick Carey à Londres, édité par Augustin Turpin et Kate Entringer)
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