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Renault espère obtenir d'ici mi-mai des prêts garantis par l'Etat
information fournie par Reuters 23/04/2020 à 10:39

* Un filet de sécurité faute de visibilité sur la durée de la crise-DG par intérim

* Réserves de liquidité fin mars amplement suffisantes-DG

* CA -19,2% au T1 à cause des volumes et ventes à partenaires

* La Russie supplante la France comme premier marché du groupe

(Actualisé avec précisions, cours)

par Gilles Guillaume et Sarah White

PARIS, 23 avril (Reuters) - Renault RENA.PA espère obtenir d'ici mi-mai pour plusieurs milliards d'euros de prêts garantis par l'Etat comme filet de sécurité face à la crise du coronavirus qui a plombé son chiffre d'affaires au premier trimestre.

Le constructeur automobile estime que ses réserves de liquidités - 10,3 milliards d'euros fin mars, dont 3,5 milliards de lignes de crédit non tirées - restent amplement suffisantes pour faire face à une consommation de trésorerie de 600 millions d'euros par mois liée à la fermeture de ses usines et de ses concessions à travers le monde.

Pour limiter cette hémorragie, Renault a fortement réduit ses dépenses publicitaires et utilisé le dipositif de chômage partiel. Mais faute de visibilité sur la durée de la crise, il serait imprudent selon lui de ne pas solliciter cette aide de l'Etat.

"Il y a une très bonne raison d'essayer d'obtenir une partie de cette facilité de crédit", a dit Clotilde Delbos, directrice générale par intérim du groupe au losange, au cours d'une téléconférence avec des analystes financiers.

"Nous travaillons dessus, cela prend du temps mais j'ai confiance que cela puisse être mis en place avant l'annonce (du plan d'économies) en mai" a-t-elle ajouté.

Clotilde Delbos a précisé que ce "filet de sécurité" ne prévoyait aucune autre condition que la suppression du dividende, ce que Renault a déjà annoncé, et qu'il n'était aucunement lié aux deux milliards d'euros d'économies que le groupe doit présenter sur la deuxième moitié de mai pour tenter de redresser la barre après une année 2019 noire.

Vers 10h20, l'action Renault gagnait 2,2% à 16,18 euros.

"La liquidité reste élevée à la lumière des réductions de coûts, mais les inquiétudes en matière d'endettement sont toujours là", commente Philippe Houchois, analyste chez Jefferies.

L'agence de notation S&P a dégradé début avril la note crédit de Renault en catégorie spéculative avec une perspective négative en raison de la chute des ventes de véhicules provoquée par l'épidémie de coronavirus.

TOUJOURS IMPOSSIBLE D'ÉVALUER L'IMPACT POUR 2020

Le gouvernement français a plus que doublé en avril le montant de son plan de soutien à l'économie afin de limiter les conséquences de la plus importante récession dans l'Hexagone depuis 1945, au prix d'une explosion du niveau de la dette et des déficits publics.

Renault, dont l'Etat détient 15% du capital, a fait état d'une chute de 19,2% de son chiffre d'affaires au premier trimestre à 10,1 milliards d'euros à cause du coup d'arrêt de la production et des ventes provoqué en mars par l'épidémie de coronavirus, dont l'impact sur les résultats 2020 est toujours impossible à évaluer.

Les volumes ont amputé la croissance du chiffre d'affaires de 14,1 points et la baisse des ventes aux partenaires Nissan ou Daimler (moteurs diesel, assemblage de véhicules) de 6,1 points, éclipsant une amélioration des prix de 2,8 points sur des nouveaux modèles comme Captur et Clio.

La forte baisse du marché européen, et le confinement plus tardif observé en Russie, ont eu pour effet mécanique de faire passer la Russie devant la France comme premier marché de Renault, une première.

La part de l'Europe dans les ventes est elle aussi retombée à moins de 48%, contre près de 52% en 2019, pour le plus international des deux constructeurs automobiles français.

Fragilisé en 2018 par la disgrâce de son ancien PDG Carlos Ghosn, Renault a accusé en 2019 sa première perte nette en dix ans à cause d'une dégradation de sa performance sur plusieurs de ses marchés clés et des grandes difficultés de son partenaire Nissan, deux recettes de son succès passé.

Il doit également annoncer en mai comment il compte relancer son alliance avec Nissan et Mitsubishi, et augmenter les synergies avec ses alliés nippons.

(Edité par Jean-Stéphane Brosse)

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