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Rejets toxiques de l'usine Sanofi à Mourenx: une riveraine dépose plainte
information fournie par Boursorama avec AFP 20/11/2023 à 16:22

La mère de deux enfants "atteints de troubles neurocomportementaux" qui travaillait, lors de ses grossesses, "en face" de l'usine Sanofi à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques) produisant le médicament Dépakine, a porté plainte à Paris, a annoncé lundi l'association de familles de victimes.

L'usine Sanofi à Mourenx, le 16 octobre 2018. ( AFP / IROZ GAIZKA )

L'usine Sanofi à Mourenx, le 16 octobre 2018. ( AFP / IROZ GAIZKA )

Elle a déposé plainte le 15 novembre pour blessures involontaires ayant entrainé une ITT de plus de trois mois, mise en danger de la vie d'autrui et non signalement d'effet indésirable, a précisé à l'AFP son avocat Charles Joseph-Oudin.

"Il n'y a pas d'autre cause possible" à l'origine des troubles de ses enfants que les rejets toxiques de l'usine dans l'air qu'elle a respiré, affirme-t-il.

Sollicité par l'AFP, Sanofi a indiqué n'avoir "pas connaissance de cette procédure".

"A ce stade, aucune" des études déjà réalisées ou en cours "n'a permis de faire ressortir un risque particulier" lié aux "émissions atmosphériques" générées par la fabrication du médicament, a affirmé le groupe pharmaceutique.

Un juge d'instruction du pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris enquête depuis août 2022 sur les rejets toxiques de cette usine, sur le bassin de Lacq, pour "mise en danger d'autrui" et "délit d'obstacle à agent habilité", après la révélation par l'association France Nature Environnement (FNE) de rejets toxiques hors normes de valproate de sodium.

- "Délier les langues" -

Ce médicament, commercialisé sous le nom de Dépakine par le géant français Sanofi, est un antiépileptique dont les risques pour l'enfant — malformation et troubles du développement comme l'autisme — sont déjà bien connus s'il est pris par la mère enceinte.

"Je suis scientifique. Je ne peux rien affirmer. Je m'interroge sur le lien entre mon exposition et les troubles constatés chez mes enfants" nés en 2014 et 2016, explique la plaignante, âgée de 37 ans, dans le journal Le Monde, qui a révélé la plainte.

Elle espère que la justice pourra "répondre à [ses] questions et enquêter au-delà de [son] cas sur ce qui pourrait potentiellement être un scandale sanitaire".

Selon la présidente de l'Association des parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anti-convulsivant (Apesac), Marine Martin, le "taux de dépakinemie" de cette mère s'est révélé "positif comme chez de nombreux salariés".

C'est selon elle "une preuve concrète que cette femme, qui n'était pas sous traitement, avait bien inhalé des rejets", a déclaré à l'AFP la responsable associative, qui encourage les victimes potentielles à se signaler auprès d'elle.

Si "une dizaine de familles" du bassin de Lacq ont contacté l'association, une seule a porté plainte à ce stade.

"J'attends beaucoup de cette enquête, notamment qu'elle permette de délier les langues", dit-elle. Marine Martin veut prouver l'existence d'un "cluster" (foyer) sur le bassin de Lacq, selon une période d'exposition allant de 2013 à 2018, "avec des enfants qui n'ont pas tous les mêmes dommages".

L'action de cette mère "confirme le bien-fondé de la plainte déposée par les syndicats des travailleurs qui sont les premières personnes exposées et des sentinelles concernant la mise en danger des riverains", estime de son côté François Lafforgue, avocat de la CGT locale et de la Fédération nationale des industries chimiques CGT, parties civiles à l'origine de l'ouverture de l'information judiciaire en août 2022.

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