La volatilité anticipée par les marchés US, le VIX est resté très faible en 2017. Sur les 56 séances où cet indice a été le plus bas depuis 1990, 47 se sont produites en 2017.
Comme souvent, la volatilité est revenue au moment où on s’y attendait le moins. Les indices boursiers avaient démarré l’année en fanfare avec un mois de janvier record. Si l’on prend les seuls indices américains, ils ont monté tous les mois entre novembre 2016 et janvier 2018 soit 15 mois sans baisse mensuelle, un record. Le dernier record était de 10 mois sans baisse en 1995. Si l’on prend les actions mondiales, le MSCI World n’a pas connu d’année avec si peu de baisse depuis… sa création en 1988.
Les indices américains sont allés de record en record mais c’est surtout la manière dont ce mouvement s’est fait qui était perturbante : la baisse la plus marquée du S&P 500 a été inférieure à -3%, non pas sur une journée mais sur un enchainement de séances. Le plus important retrait du S&P500 est survenu entre le 1er mars et le 19 avril 2017, alors que l'indice avait baissé de -2,6%.
La volatilité anticipée par les marchés US, le fameux indice de la peur, le VIX est resté très faible tout au long de cette période. Sur les 56 séances où cet indice a été le plus bas depuis 1990, 47 se sont produites en 2017.
Les investisseurs ont été surpris voire effrayés de la baisse de février et de mars 2018 mais elle n’a même pas atteint les -10%, ce qui est une respiration « normale » du marché actions. Le CAC40 n’a baissé au maximum que de -8,35% en 2018.
Nous devrions nous réjouir du retour de la volatilité. Bien sûr cela ne fait plaisir à personne de voir son investissement baisser temporairement de -10%, -20% voire plus mais c’est le prix à payer pour obtenir du rendement. Si l’investisseur est rémunéré par un rendement, c’est qu’il a pris un risque. Plus le risque est élevé, plus le rendement sur moyen/long terme est important. Sans risque, l’investisseur ne peut prétendre qu’au taux sans risque qui est en ce moment à … -0,40%. Comme le soulignait Olivier de Berranger, Directeur de la gestion d’actifs de La Financière de l’Echiquier, des pics de volatilité comme ceux observés récemment sont souvent de bons points d’entrée. Même son de cloche, chez Gemway Assets, spécialiste des marchés émergents, pour qui « la volatilité va offrir de belles opportunités d’achat », dixit Bruno Vanier son président.
De plus, l’absence de volatilité n’est pas une bonne chose. En effet, elle entretient l’illusion que le marché actions ne comporte plus de risque.
Enfin, la volatilité doit être relativisée. Elle est un potentiel de perte à court terme mais nous devons rappeler que les actions sont l’une des rares classes d’actifs à ne jamais avoir perdu d’argent sur un horizon de 20 ans. Pour celui qui a un horizon d’investissement approprié, la volatilité ne doit pas être synonyme de peur.
Autre élément nouveau dans le marché, la dispersion entre titres, c’est-à-dire l’écart de performance entre les titres au sein de l’indice, a augmenté. Dans la hausse récente, tous les titres ont monté de concert (avec quand même une prime pour les valeurs technologiques US). Le marché avait été sourd aux éléments négatifs en 2017. En 2018, les publications de résultats moyennes ou mauvaises sont lourdement sanctionnées. Ce marché plus sélectif sera un marché où les gérants de fonds actions pourront s’exprimer. La sélection de titres aura à nouveau un sens.
2018 est donc un simple retour à la normale où le marché sera attentif aux éléments positifs et aussi négatifs.
En somme… un marché normal.
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