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Qu'est-ce que l'"initiative de Bridgetown" présentée au sommet de Paris sur la finance
information fournie par Reuters 20/06/2023 à 14:50

PARIS, 20 juin (Reuters) - Emmanuel Macron présidera jeudi et vendredi dans la capitale française un sommet pour un "nouveau pacte financier mondial" qui se voudrait plus solidaire et davantage adapté à la lutte contre le changement climatique et d'autres défis, comme la pauvreté et les inégalités.

Parmi les principaux sujets de discussion figure une série de propositions formulées par des pays en voie de développement, surnommée "Initiative de Bridgetown", du nom de la capitale de l'île de la Barbade - retirée en 2021 de la liste noire des paradis fiscaux de l'Union européenne.

Voici les principales demandes formulées par l'Initiative de Bridgetown :

SOUTIEN FINANCIER

Les pays membres des Nations unies devraient accélérer le transfert des 100 milliards de dollars promis aux pays pauvres sous forme de "droits de tirage spéciaux" (Special Drawing Rights), un instrument monétaire destiné à compléter les réserves officielles des Etats, afin de financer les programmes de résilience face au changement climatique.

Le Fonds monétaire international (FMI) devrait suspendre sans délai et pendant une période de deux à trois ans les surcoûts - taux d'intérêt plus élevés - imposés aux pays les plus endettés qui bénéficient d'un prêt.

Le FMI devrait aussi rétablir les limites d'accès renforcées mises en place pendant la pandémie de COVID-19 pour faciliter l'accès des pays pauvres aux prêts octroyés par la Facilité de crédit rapide (FCR) et par l'Instrument de financement rapide (IFR) de l'institution monétaire.

SOUTENABILITÉ DE LA DETTE

Les pays créanciers du G20 devraient repenser leur "cadre commun pour le traitement de la dette", qui vise à résoudre le problème des dettes insoutenables, en accélérant les discussions avec les pays à faible revenu sur l'allègement de leur dette et en permettant aux pays à revenu intermédiaire d'en bénéficier.

Le FMI devrait encourager la restructuration des dettes insoutenables d'une manière qui soit cohérente d'un pays à l'autre et changer sa façon d'analyser la dette pour encourager les investissements susceptibles de créer de futures économies, comme les investissements destinés à l'adaptation au changement climatique.

Les créanciers publics et privés devraient inclure des "clauses de catastrophe" dans leurs accords de prêt pour permettre aux pays de réorienter les sommes consacrées au paiement de la dette vers les opérations de secours en cas de catastrophe climatique ; ils devraient aussi refinancer la dette à court terme et à taux d'intérêt élevés en accordant des garanties de crédit et des échéances plus longues.

Les États membres de l'Onu devraient accepter de lever 100 milliards de dollars par an pour abonder un fonds destiné à aider au règlement des pertes et dommages provoqués par les catastrophes climatiques dans les pays en développement.

CAPITAUX PRIVÉS

Le FMI et les banques multilatérales de développement (BMD) devraient offrir 100 milliards de dollars par an en couvertures contre le risque de change, afin de stimuler les investissements du secteur privé dans des projets qui aideraient les pays en développement à faire leur transition vers une économie à faible émission de carbone.

En lien avec cela, ces institutions devraient soutenir les pays concernés pour les aider à établir une liste de projets pouvant bénéficier d'investissements, et recourir davantage aux financements mixtes et à d'autres structures dans lesquelles les prêteurs publics assument une plus grande part des risques liés aux projets.

PRÊTS AU DÉVELOPPEMENT

Le G20 et les autres actionnaires de la Banque mondiale, du FMI et des institutions de développement devraient pleinement mettre en oeuvre les recommandations formulées en 2022 par un panel d'experts visant à stimuler les prêts des banques multilatérales de développement.

Ils devraient apporter 100 milliards de dollars de capitaux frais supplémentaires par an aux différentes institutions et transférer le capital des droits de tirage spéciaux vers les banques multilatérales de développement, à commencer par la Banque africaine de développement, d'ici septembre 2023.

Ils devraient accroître l'effet de levier de l'Association internationale de développement (AID) de la Banque mondiale, qui fournit des financements concessionnels ; financer entièrement sa facilité de soutien d'urgence à 6 milliards de dollars d'ici fin 2023 ; et porter le financement de l'AID à 279 milliards de dollars.

Ils devraient relever les limites d'accès aux financements concessionnels par le biais du Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et la croissance et du Fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité.

Ils devraient encore évaluer l'éligibilité au financement à la lumière de la vulnérabilité d'un pays et fournir des prêts à faible coût sur 50 ans pour aider ces pays à investir dans des domaines tels que la résilience climatique, la sécurité de l'eau, la préparation aux pandémies et l'accès aux énergies renouvelables.

Ils devraient enfin simplifier et harmoniser la manière dont un pays peut demander un prêt et les soutenir davantage tout au long du processus. Les institutions financières internationales devraient également financer des plans de développement qui contribuent à protéger les ressources communes.

COMMERCE

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) et les autres grands acteurs du commerce international devraient travailler avec les gouvernements pour renforcer les chaînes d'approvisionnement afin de les rendre plus résilientes, s'assurer qu'elles bénéficient aux pays producteurs de matières premières et protéger les plus vulnérables.

GOUVERNANCE

Les acteurs gouvernementaux des institutions financières internationales devraient changer la façon dont ces institutions sont structurées et gérées - en grande partie par les pays les plus riches du Nord -, afin de les rendre plus "inclusives et équitables".

(Rédigé par Simon Jessop et Leigh Thomas, version française Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault)

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