Le PDG de la deuxième banque italienne UniCredit, Andrea Orcel, a confirmé jeudi qu'une reprise totale de l'allemande Commerzbank figurait parmi les options à l'étude, après l'annonce surprise du rachat de 9% de son capital mercredi.

( AFP / GABRIEL BOUYS )
"Les conversations sur une fusion-acquisition ou une autre combinaison sont en tête" des discussions actuelles autour de la participation d'UniCredit dans Commerzbank, a-t-il déclaré dans une interview sur Bloomberg Television.
La position d'UniCredit n'est cependant pas encore arrêtée: "Nous pouvons monter, nous pouvons descendre, nous pouvons combiner. Nous sommes très patients", a-t-il nuancé.
UniCredit avait surpris les marchés mercredi en annonçant l'acquisition d'une part de 9% de Commerzbank, recapitalisée à grands frais par Berlin après la crise de 2009, et en laissant entendre qu'elle pourrait encore monter au capital.
Une part de 4,49% a été rachetée dans le cadre d'une procédure accélérée pour le compte de l’État allemand pour 702 millions d'euros, ce qui porte le montant de l'ensemble de l'acquisition à environ 1,4 milliard d'euros.
Le reste de la participation a été acheté sur le marché, a expliqué UniCredit, qui compte en outre demander l'autorisation de dépasser le cas échéant 9,9% du capital de Commerzbank "si cela est nécessaire et quand cela le sera".
Berlin avait annoncé la veille son intention de vendre une part de 4,5% dans Commerzbank, début de son désengagement du capital de la deuxième banque du pays après l'avoir sauvée de la faillite en 2009.
Pour UniCredit, la prochaine étape est d'engager des discussions avec les parties prenantes de Commerzbank pour voir "s'il y a une base pour une combinaison", a fait valoir M. Orcel.
Le syndicat allemand des services Verdi, qui est représenté au conseil de surveillance de Commerzbank, a d'ores et déjà demandé à Berlin de "s'opposer" à un éventuel rachat et de ne pas céder d'autres parts à UniCredit.
- Vers une OPA? -
Les dirigeants de Commerzbank ont confié un mandat à la banque américaine Goldman Sachs pour les conseiller dans le contexte d'une possible offre publique d'achat (OPA) lancée ultérieurement par UniCredit, a appris l'AFP de sources proches du dossier.
Commerzbank, très attachée à son indépendance, a déjà suscité de l'intérêt chez ses concurrents par le passé, et sa réponse a alors consisté à grossir en taille pour se rendre moins facile à digérer.
Selon le quotidien financier MF-Milano Finanza, M. Orcel prévoit une stratégie en deux étapes pour mener à bien l'intégration.
D'abord, il pourrait acquérir sur le marché des actions jusqu'au seuil de 9,9% du capital de Commerzbank sans demander l'autorisation de la Banque centrale européenne (BCE).
Dans un deuxième temps, il pourrait lancer une OPA, dont le seuil obligatoire en Allemagne est fixé à 30% du capital, écrit le journal en citant des sources proches de l'opération.
"Nous avons toujours entretenu un dialogue avec les régulateurs, les institutions et nos homologues en Allemagne", a assuré M. Orcel.
"Nous pensons qu'étant donné la fragmentation du marché" bancaire en Europe, "il y a de la place pour ajouter de la valeur en se consolidant", a-t-il relevé.
"S'il existe une base pour le faire de manière constructive et renforcer ce que nous pouvons apporter à l'économie allemande et à l'Europe", ce serait "une excellente avancée pour UniCredit", a-t-il conclu.
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