par Gilles Guillaume
Peu connu du grand public, François Provost a joué un rôle de premier plan dans la stratégie de transformation de Renault RENA.PA conduite par Luca de Meo, qu'il aura pour tâche de prolonger après le départ soudain pour Kering PRTP.PA du directeur général devenu emblématique du groupe au losange.
Nommé directeur du Développement international et des partenariats en 2020, puis également directeur des Affaires publiques en 2021, cet homme affable de 57 ans a piloté le plan de transformation du constructeur révélé lors du Capital Market Day de novembre 2022.
Cette troisième phase du plan de redressement "Renaulution" était axée sur les partenariats, selon une philosophie "asset light" pour rester dans la course à l'électrification et aux logiciels malgré une taille et des moyens limités.
Renault a également créé plusieurs "business units" spécialisées, notamment Ampere, "premier pure player électrique et software né de la disruption d'un constructeur automobile traditionnel" que le groupe a renoncé à introduire en Bourse, élargi les ambitions de la marque sportive premium Alpine et ouvert le capital de l'activité de motorisations thermiques et hybrides Horse.
Diplômé des écoles d'ingénieur Polytechnique et des mines, François Provost a débuté sa carrière au ministère de l'Economie et des Finances, à la direction du Trésor avant d'être nommé conseiller industriel du ministère de la Défense.
Sa connaissance de la sphère publique lui sera précieuse dans ses relations avec l'Etat français, principal actionnaire du groupe Renault avec 15% du capital, et l'a déjà été par exemple lorsqu'il s'est tenu aux côtés de Luca de Meo à l'Assemblée nationale en février dernier face au tir nourri de questions sans fard des députés.
François Provost a rejoint la direction commerciale de Renault en 2002, avant de prendre la tête de Renault-Nissan au Portugal, puis de devenir directeur général adjoint de Renault Russie et ensuite PDG de Renault Samsung Motors en Corée.
En 2016, il devient directeur des opérations de Renault en Chine, puis prend l'année suivante la charge des opérations du groupe dans la région Asie-Pacifique.
Cette expérience internationale constitue aussi un atout alors que l'expansion de la marque Renault au-delà du marché européen, dont il reste ultra-dépendant, doit s'accélérer dans le prochain plan stratégique du constructeur automobile.
(Reportage Gilles Guillaume, édité par Blandine Hénault)
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