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POINT HEBDO-Pour les marchés, la BCE à pile ou face
information fournie par Reuters 08/09/2023 à 12:08

8 septembre (Reuters) - La semaine prochaine s'annonce chargée pour les marchés : la Banque centrale européenne (BCE) tiendra une réunion de politique monétaire cruciale jeudi, alors que l'économie européenne vacille, tandis que la dernière publication des chiffres de l'inflation aux Etats-Unis avant la prochaine réunion de la Réserve fédérale est attendue mercredi.

La hausse des prix du pétrole pourrait raviver les craintes inflationnistes, tandis que les chiffres de l'emploi au Royaume-Uni et le sommet du G20, marqué par l'absence du président chinois Xi Jinping, retiendront également l'attention.

Tour d'horizon de l'agenda des marchés ces prochains jours.

1/ PILE OU FACE

Après un an de resserrement monétaire et 425 points de base de hausses de taux cumulées, l'incertitude est forte sur la trajectoire de la politique monétaire de la BCE.

L'inflation a ralenti, passant de près de 12% en octobre à un peu plus de 5% en août, mais elle est encore bien supérieure à l'objectif de 2% de l'institut de Francfort.

Pour autant, l'activité et le sentiment s'affaiblissent rapidement, ce qui pourrait être confirmé une nouvelle fois par l'indicateur ZEW attendu mardi, tandis que les conditions financières se durcissent.

Une majorité d'économistes interrogés par Reuters attendent jeudi une pause sur les taux mais un nouveau relèvement n'est pas exclu.

De fait, les membres du conseil des gouverneurs envoient des signaux contradictoires: les "colombes" incitent à la prudence, tandis que les "faucons" les plus restrictifs affirment qu'une pause n'est pas acquise - tout en se réfrénant de plaider ouvertement pour de nouvelles hausses de taux.

Quelle que soit la décision, il faut s'attendre à un regain de volatilité.

2/ UN SCENARIO BOUCLE D'OR

Les marchés d'actions ont adopté le scénario "Boucles d'or" d'une économie américaine qui ne serait ni en surchauffe, ni en trop fort ralentissement, l'inflation étant en baisse tandis que la croissance résiste, soutenue par un marché du travail s'assouplissant peu à peu.

Les données sur l'inflation américaine du mois d'août, publiées mercredi, suivies des chiffres des prix à la production, des ventes au détail, et des premières inscriptions au chômage le lendemain, testeront la crédibilité de ce scénario.

Une hausse des prix largement supérieure au chiffre de 0,5% en glissement mensuel attendu par les économistes pourrait raviver les craintes d'une persistance de l'inflation, tandis qu'un chiffre plus bas pourrait faire craindre un ralentissement de l'activité américaine.

Goldman Sachs a abaissé de 20% à 15% la probabilité qu'une récession ait lieu aux États-Unis au cours de l'année à venir.

Pour l'instant, le scénario "Boucles d'or" semble être le bon, mais rien ne garantit qu'il le restera.

3/ UNE CHINE QUI SE FISSURE

Les investisseurs ont été déçus par le soutien à l'économie chinoise déployé jusqu'à présent, et les attentes de mesures plus importantes se font de plus en plus pressantes.

Les actions de Chine continentale ont connu leur pire séance depuis des semaines jeudi, suite à des données commerciales décevantes.

Les difficultés économiques ont affaibli la monnaie, passé sous le niveau clé de 7,3 yuan pour un dollar dans les échanges offshore CNH=D3 , malgré les efforts de la banque centrale pour renforcer la devise par des fixings quotidiens plus forts qu'attendu par le consensus.

Chaque indicateur est surveillé de près: les prix à la consommation et les prix à la production sont attendus ce week-end, la production industrielle et les ventes au détail devant être publiés vendredi prochain.

L'escalade des tensions avec les États-Unis est une autre source d'inquiétude. Washington envisage de couper l'accès aux semiconducteurs à Huawei et SMIC, tandis que Pékin aurait interdit l'utilisation des iPhones par ses fonctionnaires.

Le président chinois Xi Jinping n'aura pas à répondre à des questions difficiles lors du sommet du G20 qui se tiendra ce week-end en Inde, puisqu'il n'y participera pas, nouveau signe du fossé qui se creuse entre Chine et Occident.

4/ MAUVAIS GENIE

Si la croissance du nombre d'emploi focalise l'attention sur les marchés du travail des économies développés, la Grande-Bretagne est quant à elle confrontée à des salaires en nette progression, un casse-tête bien plus complexe à résoudre pour la Banque d'Angleterre (BoE).

Le taux de chômage a légèrement remonté après avoir atteint son niveau le plus bas en 48 ans l'an dernier, ce qui indique un certain ralentissement du marché de l'emploi, tandis que les rémunérations de base progressent à un rythme record.

Pour la première fois depuis deux ans, les salaires en termes réels sont en croissance, certes modeste, à 0,1%, un bon point pour le paiement des factures mais une mauvaise nouvelle pour l'ancrage des anticipations d'inflation.

Le gouverneur de la BoE, Andrew Bailey, en est conscient, puisqu'il a fait les gros titres en février dernier en appelant les travailleurs à faire preuve de modération dans leurs revendications salariales, alors que les salaires réels chutaient.

Les chiffres de l'emploi du mois d'août seront publiés mardi.

5/ RUÉE VERS LE BRUT

Le Brent a dépassé les 90 dollars le baril LCOc1 pour la première fois depuis novembre 2022, alors que l'Arabie Saoudite et la Russie s'apprêtent à prolonger leurs réductions volontaires de production de pétrole jusqu'à la fin de l'année.

Ryad et Moscou réexamineront cette décision chaque mois afin d'adapter la production aux conditions de marché.

Les analystes préviennent que plusieurs obstacles s'opposent à une hausse plus forte des prix. La demande des raffineries américaines devrait diminuer à partir de septembre, début de la période de maintenance se terminant en octobre, tandis que l'Iran, le Venezuela et la Libye pourraient augmenter leur production.

La résurgence des prix du pétrole est néanmoins problématique pour les perspectives d'inflation: à la fin du mois de juin, le pétrole était en baisse d'environ 17% depuis le début de l'année. Il affiche désormais un gain de 4%.

(Compilé par Dhara Ranasinghe, version française Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)

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