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POINT HEBDO-Le scénario se précise sur les marchés ... les risques aussi
information fournie par Reuters 15/06/2018 à 14:01

Après les réunions de la Fed et de la BCE, les marchés sont rassurés mais de nombreux risques subsistent.

Après les réunions de la Fed et de la BCE, les marchés sont rassurés mais de nombreux risques subsistent.

 * La Fed sera plus "faucon", la BCE plus "colombe" 
    * L'euro a vécu sa pire journée depuis près de deux ans
    * Le pétrole cher, l'Italie et le commerce inquiètent
toujours
    * La BoE et l'Opep animeront la semaine à venir

    par Marc Angrand
    PARIS, 15 juin (Reuters) - Au terme d'une semaine animée,
l'horizon des politiques monétaires de la Réserve fédérale
américaine et de la Banque centrale européenne (BCE) se fait
plus net mais les marchés n'en ont pas pour autant terminé avec
les trois grands facteurs de risque du moment: les tensions
commerciales, la politique italienne et la cherté du pétrole. 
    De la réunion de la Réserve fédérale, au-delà de la nouvelle
hausse d'un quart de point du taux des "fed funds", les
investisseurs ont surtout retenu qu'elle devrait être suivie de
deux tours de vis supplémentaires d'ici la fin de l'année, soit
un de plus que prévu jusqu'à présent.  
    Cette précision n'a pas perturbé outre-mesure les marchés
financiers, même si elle est à même de favoriser l'aplatissement
de la courbe des taux américains, voire son inversion, une
évolution encore considérée par certains comme annonciatrice
d'une récession.
    Un raisonnement que certains réfutent cependant, arguments
macroéconomiques à l'appui. 
    "Presque à chaque fois qu'on a eu une courbe des taux
négative, on a eu une récession", reconnaît ainsi Philippe
Weber, coresponsable des études et de la stratégie de CPR Asset
Management. "Mais la causalité semble beaucoup plus facile à
établir quand le taux nominal des 'fed funds' monte que quand la
courbe des taux est négative. Or le niveau actuel des 'fed
funds' n'a jamais provoqué de récession."
    
    LA BCE S'ENGAGE MAIS LIMITE SA MARGE DE MANOEUVRE
    La BCE, elle, a davantage perturbé les marchés: tout en
annonçant la fin de ses achats d'actifs pour décembre prochain,
elle s'est engagée à ne pas relever ses taux d'intérêt avant la
fin de l'été 2019, une promesse inhabituelle pour une
institution réticente à s'engager sur un calendrier.
 
    Et "potentiellement, c'est un risque", souligne Stéphane
Déo, stratégiste et codirecteur de la gestion de LBPAM. "La BCE
est engagée sur tous les instruments importants de sa politique
monétaire pour plus d'un an. Cela limite considérablement ses
marges de manoeuvre si les conditions de marché changent."
    Plusieurs observateurs notent entre autres que la BCE limite
ainsi les moyens de réagir à une nouvelle crise au sein de la
zone euro en cas de dérapage budgétaire sévère en Italie. Un
risque que Mario Draghi a minimisé devant la presse en évoquant
un "épisode localisé" à propos des tensions récentes sur les
rendements italiens. 
    Dans l'immédiat, la principale conséquence des décisions du
Conseil des gouverneurs a été la baisse de l'euro: la promesse
de statu quo sur les taux pour plus d'un an lui a fait perdre
1,9% sur la seule journée de jeudi, du jamais vu depuis deux
ans. 
    
    
    
    Malgré une amorce de rebond vendredi, il s'acheminait vers
un repli de plus de 1,5% sur l'ensemble de la semaine.  EUR=  De
quoi assurer un soutien bienvenu aux actions de la zone euro:
après trois semaines dans le rouge, l'indice large européen
Stoxx 600  .STOXX  affiche un rebond hebdomadaire de 1,7% et
repasse en territoire positif depuis le début de l'année. 
    
    LA CROISSANCE BRITANNIQUE DÉTERMINANTE POUR LA BOE
    Après la Fed et la BCE, la Banque nationale suisse (BNS), la
banque centrale de Norvège et la Banque d'Angleterre (BoE) se
réunissent à leur tour la semaine prochaine. 
    La Norges Bank pourrait ouvrir la voie à une hausse de taux
dès le mois de septembre, donc plus tôt que prévu jusqu'à
présent, après des indicateurs économiques meilleurs qu'attendu,
mais c'est le communiqué de la Banque d'Angleterre qui sera
décortiqué le plus soigneusement. 
    Les économistes restent en effet partagés sur l'opportunité
d'une hausse de taux au Royaume-Uni, où l'activité montre des
signes de faiblesse et où l'inflation est tombée à son plus bas
niveau depuis un an. 
    Pour Brian Hilliard, économiste de Société générale, le
statu quo jeudi est assuré mais pour la suite, le comité de
politique monétaire (MPC) de la BoE devrait se déterminer
principalement en fonction de l'évolution de la croissance au
deuxième trimestre. 
    "Le MPC devrait souligner les risques à la baisse sur sa
prévision actuelle de 0,4% et pourrait même profiter de
l'occasion pour l'abaisser. S'il le fait, le marché devrait
exclure presque totalement la possibilité d'une hausse de taux
en août."
    
    L'OPEP FERA-T-ELLE RETOMBER LE PRIX DU BARIL ? 
    L'une des clés de l'évolution des politiques monétaires au
cours des prochains mois se trouve peut-être entre les mains de
l'Opep, qui tiendra vendredi à Vienne une réunion cruciale. 
    L'"Opep+", le groupe informel rassemblant les pays du cartel
et plusieurs autres gros producteurs de brut, dont la Russie,
pourrait en effet augmenter ses pompages pour faire retomber les
cours, après l'envolée de près de 70% en un an du Brent  LCOc1 .
    Un espoir nourri entre autres par Donald Trump, qui s'en est
pris directement à l'Opep mercredi en dénonçant l'inflation des
prix à la pompe aux Etats-Unis.  
    Le président américain reste par ailleurs à l'offensive sur
le front commercial, après avoir perturbé le sommet du G7 au
Canada.
    Washington devait publier vendredi une liste révisée des
produits chinois visés par un relèvement des droits de douane.
Pékin n'est pas en reste, qui a déjà promis une riposte rapide
en cas de nouvelle attaque.
    Donald Trump risque fort de poursuivre son discours
protectionniste au moins jusqu'aux élections de mi-mandat début
novembre. Au risque de peser sur le moral des chefs d'entreprise
et celui des investisseurs, comme l'a montré cette semaine la
chute de l'indice ZEW en Allemagne.  
    Les indices PMI "flash" pour le mois de juin, attendus
vendredi prochain, devraient préciser l'impact de ces facteurs
sur l'activité et les carnets de commandes des entreprises.
    A plus long terme, le président américain pourrait être
forcé de modérer sa politique protectionniste sous la pression
des grandes multinationales, estime toutefois François-Xavier
Chauchat, coresponsable des études de Dorval Asset Management. 
    "'Corporate America' va venir taper sur l'épaule de Donald
Trump", prédit-il.
    Pour l'économiste, "c'est le Trump géopolitique qui a fait
le plus de mal à l'économie mondiale" en remettant en cause
l'accord sur le nucléaire iranien, favorisant ainsi la hausse du
pétrole. 
    "Ce sera l'un des grands points d'interrogation du deuxième
semestre, souligne-t-il: soit on assiste à une stabilisation du
pétrole, soit à une poursuite de la hausse, à cause de Donald
Trump, même sans le vouloir."
    Plus bénin sans doute, un autre risque sera néanmoins à
prendre en compte au cours des quatre prochaines semaines à
venir: celui de "l'effet Coupe du monde" de football. 
    Comme le rappelle Freddy Desquenne, gérant de portefeuille
senior chez Candriam, "depuis 1950, le marché américain perd en
moyenne 2,6% pendant les périodes de Coupe du monde (entre
mi-juin et mi-juillet approximativement tous les quatre
ans), contre un gain de 1,1% sur la même période pour les années
sans Coupe du monde". 
    
    Voir aussi: 
    * 3 QUESTIONS À-Mirabaud AM-Les marchés face au "double
message" de la BCE  
    * 3 QUESTIONS À-BlackRock-La Chine plus accommodante par
pragmatisme  
    * MARCHÉS-Quand la Coupe du monde de football fait baisser
les volumes  
        

    
 (Edité par Blandine Hénault)
 

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