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Paris et Berlin proposent un plan de relance de 500 mds d’euros en dépenses budgétaires
information fournie par Reuters 18/05/2020 à 21:07

* Tournant dans la position allemande

* Paris et Berlin vont devoir convaincre leurs partenaires

* Annonce saluée par la Commission à Bruxelles

(Actualisé avec Bruno Le Maire et réactions § 6-7-13-14)

PARIS/BERLIN, 18 mai (Reuters) - La France et l'Allemagne ont proposé lundi que le plan de relance européen, actuellement en préparation à Bruxelles, soit doté de 500 milliards d’euros en dépenses budgétaires pour les pays du bloc les plus touchés par l'épidémie de coronavirus qui a quasiment paralysé l'activité économique du continent.

Cette proposition constitue un tournant dans la position de l'Allemagne qui était jusqu'à présent ouvertement opposée à l'idée de l'émission d'une dette commune, également connue sous le nom de "coronabonds", défendue avec force ces dernières semaines par Paris et Rome au nom de la solidarité européenne.

Cette initiative commune, qui doit encore être endossée par la Commission européenne et l'ensemble des Vingt-sept, constitue une "étape majeure" et un "changement de philosophie", s'est félicité Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visioconférence avec la chancelière allemande Angela Merkel.

"Pour la première fois, ce que nous proposons ensemble, Allemagne et France, c'est de décider tous ensemble d'aller lever une dette commune sur les marchés et d'utiliser ces 500 milliards d'euros, dette qui aura vocation à être remboursée, pour apporter des financements qui seront fléchés en priorité sur les secteurs les plus touchés et pour les régions les plus impactées et donc d'accepter de vrais transferts, une vraie stratégie commune", a-t-il souligné.

"Ces 500 milliards ne seront pas remboursés par les bénéficiaires de ceux qui utiliseront cet argent, ils pourront soit être remboursés par les Etats membres par une clef de répartition qui dépend de votre poids dans le budget, par des contributions que nous aurons vocation à décider ensuite ou par d'autres mécanismes", a-t-il précisé.

Invité en début de soirée sur LCI, le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a indiqué que la France pourrait recourir à ce plan pour "rénover" l'hôpital.

"La Commission va emprunter à un taux d'intérêt faible et ensuite payer des dépenses dans les Etats qui en auront le plus besoin. Quand nous aurons besoin par exemple de rénover notre hôpital, nous pourrons nous appuyer sur ce soutien de la Commission européenne et sur un financement de la Commission européenne", a-t-il souligné, ajoutant que ce financement direct de la Commission européenne financé par de la dette commune pourrait aussi être mobilisé pour soutenir le tourisme, l'automobile ou le secteur de l'aéronautique.

"RAPPROCHER NOS POSITIONS"

De Berlin, lors de la conférence de presse commune, la chancelière allemande a parlé d'un "pas en avant" important à dix jours de la présentation par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen des détails du programme de relance économique.

"Au départ, nous avions des conceptions extrêmement différentes autant en terme de volume des aides à apporter que sur les moyens techniques", a déclaré Angela Merkel. "Nous avons réussi à trouver une ébauche de solution entre la France et l'Allemagne et nous avons rapproché nos positions. Nous pensons que nous avons fait un pas en avant très important pour pouvoir arriver à une proposition de la Commission qui satisfera les 27."

A Bruxelles, Ursula von der Leyen a salué cette proposition qu'elle a jugée "constructive", estimant qu'elle reconnaissait "l'ampleur du défi économique auquel l'Europe est confrontée, et met à juste titre l'accent sur la nécessité de trouver une solution qui maintienne le budget au coeur de ses priorités".

"Cette proposition va dans le sens de celle préparée par la Commission, laquelle tiendra également compte des points de vue de tous les États membres et du Parlement européen", a déclaré la présidente de la Commission européenne dans un communiqué.

Un accord franco-allemand ne veut pas dire pour autant accord des Vingt-Sept, et si le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, s'est félicité de l'initiative franco-allemande - "C'est un premier pas dans la bonne direction", a-t-il commenté -, opter pour des subventions ou transfert budgétaires (non remboursables) au lieu de prêts (remboursables) ne sera pas facile à faire accepter par certains Etats membres comme les Pays-Bas, la Finlande ou l'Autriche.

"Notre position demeure inchangée", a ainsi prévenu le chancelier autrichien Sebastian Kurz. "Nous sommes prêts à aider les pays les plus touchés par des prêts. Nous attendons que le prochain (cadre budgétaire pluriannuel de l'UE) reflète les nouvelles priorités et non qu'il relève le plafond."

Au-delà de la question budgétaire, Paris et Berlin insistent également sur la nécessité pour le bloc européen d'augmenter ses capacités de recherche et de développement dans le domaine des vaccins et des traitements.

L'Union européenne doit également "mettre en place des stocks stratégiques communs de produits pharmaceutiques et médicaux (équipements de protection, kits de tests…)", peut-on par ailleurs lire, sur fond de nombreux débats en France, comme ailleurs, sur la pénurie de masques au début de l'épidémie en mars.

Paris et Berlin s'accordent également sur la question de la souveraineté économique et européenne et appellent au renforcement du contrôle des investissements "pour les investisseurs non européens dans les secteurs stratégiques (santé, médicaments, biotechnologies…), tout en encourageant des investissements (re)localisés dans l’UE.

Enfin sur le plan de l'environnement, les deux pays appellent à accélérer le "pacte vert" ("Green Deal") pour l'Europe en vue de la neutralité carbone d’ici à 2050.

(Marine Pennetier et Andreas Rinke, édité par Jean-Philippe Lefief et Henri-Pierre André)

5 commentaires

  • 18 mai 21:21

    Augmentation de 100% sur le revenu ne veut pas dire grand chose, si l'impôt était de 200€ et qu'il passe à 400€ ce n'est pas grand chose sur l'échelle des impôts !!


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