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Paralysée par l'affaire Benalla, l'Assemblée suspend ses travaux
information fournie par Reuters 22/07/2018 à 19:36

    * Belloubet suspend l'examen de la révision
constitutionnelle 
    * L'opposition prend l'ascendant dans l'hémicycle
    * La majorité dénonce "obstruction" et "instrumentalisation"
    * Reprise des travaux lundi après-midi
    * 

 (Actualisé avec précision de l'Assemblée sur reprise des
travaux, §9)
    PARIS, 22 juillet (Reuters) - Le gouvernement a décidé
dimanche de suspendre l'examen du projet de révision
constitutionnelle sous la pression des élus de l'opposition qui
bloquent les travaux depuis quatre jours pour réclamer la
"transparence" sur l'affaire Benalla, ce proche  d'Emmanuel
Macron au coeur d'une tempête politico-judiciaire.
    Situation rarissime, le Parlement est paralysé depuis jeudi
et les révélations du journal Le Monde sur les agissements
d'Alexandre Benalla, 26 ans, homme de confiance du chef de
l'Etat, lors des manifestations du 1er-Mai à Paris.  
    Les députés de droite et de gauche qui dénoncent désormais
une "affaire Macron", ont obtenu que la commission des Lois de
l'Assemblée se constitue en commission d'enquête pour mettre au
jour les rouages de cette affaire qui implique les plus hautes
instances de l'Etat, mais ils réclament aussi que le
gouvernement s'explique devant la représentation nationale. 
    Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb sera entendu lundi
à partir de 10H00 par la commission d'enquête lors d'une
audition publique, il le sera mardi après-midi par la commission
des Lois du Sénat, également constituée en commission d'enquête.
    Estimant que l'essence même du projet de loi pour "une
démocratie plus représentative, responsable et efficace" est en
cause dans l'affaire Benalla, les élus de l'opposition, qui
voient par ailleurs dans ce texte un abaissement des droits du
Parlement, ont multiplié les rappels au règlement en dénonçant
les "mensonges" ou le silence "complice", selon eux, du
gouvernement et de la majorité La République en Marche (LaRem).
    
    "L'AGITATION DOIT RETOMBER"
    La majorité, embarrassée, fustige une tentative
d'"obstruction" et l'"instrumentalisation" d'une affaire
"individuelle", mais face au feu roulant des attaques, la
ministre de la Justice Nicole Belloubet s'est résignée dimanche
à suspendre les travaux, abandonnant l'avantage à l'opposition
dans un bras de fer dont on n'entrevoit pas la fin à ce stade.
    "Le gouvernement a décidé de suspendre l'examen de la
révision constitutionnelle et souhaite que celui-ci puisse
reprendre ultérieurement dans des conditions plus sereines",
a-t-elle déclaré.
    "L'Assemblée nationale n'est pas un théâtre filmé.
L'Assemblée est un lieu de débat ET de décision. (...)
L'agitation doit retomber et elle retombera. Le travail
législatif doit reprendre et il reprendra", a ajouté le
président de l'Assemblée, François de Rugy (LaRem), en clôturant
la séance.
    La présidence de l'Assemblée a précisé que les travaux
reprendraient lundi à 16h00, horaire prévu de l'examen en
deuxième lecture du projet de loi "avenir professionnel". Le
calendrier pour la révision constitutionnelle sera examiné mardi
lors de la conférence des présidents, a-t-on indiqué.
    Avant l'interruption de séance, Olivier Faure, député
Nouvelle Gauche et premier secrétaire du Parti socialiste, avait
accusé Nicole Belloubet de mensonge. "Aujourd'hui, ce n'est pas
seulement M. Benalla qui ment, c'est tout un système qui se met
en place pour le défendre, vous mentez avec lui", a-t-il lancé.
    Sur franceinfo, Olivier Faure a souhaité par la suite que
"l'ensemble de la hiérarchie de M. Benalla soit entendue, à la
fois le directeur de cabinet, le secrétaire général de l'Elysée,
le chef de cabinet" sur "une police parallèle" qu'Emmanuel
Macron "a organisée ou laissé organiser sous son toit".
    
    "CASTANER DÉFEND UN CASTAGNEUR"
    "On sait comment commence une affaire d'Etat, on ne sait
jamais quand et comment elle finit", a déclaré dimanche matin
dans l'hémicycle son collègue du Val-d'Oise, François Pupponi.
    Pour Charles de La Verpillière (Les Républicains),
"l'affaire Macron-Benalla" plonge les institutions dans "une
expérimentation in vivo" de la révision constitutionnelle voulue
par le chef de l'Etat : celle de "l'abaissement du Parlement"
(Alexandre Benalla bénéficiait jusqu'il y a peu d'un badge lui
donnant accès au Palais-Bourbon), de la "toute-puissance du
président" et de "la déresponsabilisation, je devrais dire la
disparition, du gouvernement".
    Catherine Kamowski (LaRem) a dit craindre que l'Assemblée ne
se transforme en Tribunal révolutionnaire, avec autant de
"Fouquier-Tinville" en accusateurs publics.
    Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a
assuré que les députés travaillaient "à défendre la démocratie,
l'Etat de droit et les valeurs de la République". La députée du
Pas-de-Calais avait vivement apostrophé samedi soir le
secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Christophe
Castaner, par ailleurs délégué général de LaRem, lui reprochant
son absence dans l'hémicycle.
    Critiques renouvelées dimanche par plusieurs élus, dont
Pierre-Henri Dumont (LR) qui l'a qualifié de "secrétaire d'Etat
chargé de la buvette de l'Assemblée". "M. Castaner défend un
castagneur", a lancé Alexis Corbière (La France insoumise).
    Gilles Le Gendre, porte-parole des députés LaRem, a accusé
"une brigade hétéroclite" de "touiller une affaire,  de 
transformer une maigre pitance en un festin", s'en prenant
directement à Marine Le Pen qui risque "l'eau et le pain sec" -
une référence aux ennuis judiciaires de l'ex-FN.

 (Sophie Louet)
 

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