
( AFP / AXEL HEIMKEN )
Des milliers de salariés de Volkswagen ont manifesté jeudi au siège du constructeur en Allemagne où se réunissent la direction et les représentants du personnel pour une troisième séance de négociations sur la restructuration du groupe en crise.
Ces discussions n'ont pour l'instant pas permis de rapprocher les positions des deux parties et la menace de grèves d'ampleur, possibles à partir du 1er décembre, pèse sur le premier constructeur automobile d'Europe.
Plus de 6.000 salariés ont manifesté dans la matinée à Wolfsburg, le siège du groupe, d'après le puissant syndicat IG Metall qui participe aux négociations.
Volkswagen a annoncé en septembre travailler sur un plan d'économies drastiques pour redresser sa compétitivité, sans exclure des milliers de licenciements et des fermetures d'usines en Allemagne qui seraient une première dans l'histoire du groupe.
Les huées des salariés ont retenti dans la manifestation de Wolfsburg, accompagnées du son de tambours et de fumigènes rouges, au pied du stade de football de la ville du nord de l'Allemagne, qui porte le nom du fabricant.
Certains manifestants, déguisés en croquemorts, portaient un cercueil enterrant "Les valeurs de Volkswagen", ont constaté des journalistes de l'AFP.
En cas de licenciement, "je n'ai pas encore de plan B", a confié à l'AFP Kubilay Ötzgemir, monteur à l'usine Volkswagen de Salzgitter, non loin de Wolfsburg.
"Les jeunes pourraient peut-être encore trouver quelque chose, mais pour les plus âgés, ça sera un peu plus difficile", ajoute l'ouvrier de 41 ans employé depuis treize ans chez Volkswagen.
La direction a mis sur la table un plan de réduction de 10% des salaires et une révision du système de primes qui lui permettraient de réaliser une partie des milliards d'économies
Les représentants des salariés ont présenté mercredi leur "plan d'avenir", impliquant la renonciation des salariés à leurs bonus et à l'augmentation de leurs salaires, contre un allègement du temps de travail, pour répondre aux problème de surcapacité de certaines usines.
Ce programme permettrait d'économiser 1,5 milliards d'euros, ont expliqué les syndicats. Une somme encore loin des économies jugées nécessaires par la direction.
Avant le coup d'envoi de la manifestation, le négociateur du syndicat IG Metall, Thorsten Gröger, a appelé à trouver une "voie constructive et orientée vers une solution" pour éviter les grèves.
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