( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / MARIO TAMA )
Nike a publié jeudi des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, mais ses responsables ont prévenu que la réorientation stratégique de l'équipementier sportif allait plomber les comptes à court terme.
Le groupe de Beaverton (Oregon) a réalisé 12,4 milliards de dollars de chiffre d'affaires sur le deuxième trimestre de son exercice comptable décalé, clôturé fin novembre, selon un communiqué.
Le chiffre est en retrait de 7,7% sur un an mais supérieur aux 12,1 milliards projetés par les analystes, selon un consensus établi par FactSet.
Le fléchissement est particulièrement marqué sur les chaussures (-11% sur un an), le reste de l'habillement et les équipements faisant meilleure figure.
Le bénéfice net affiche un recul encore plus prononcé que les revenus (-26%), à 1,16 milliard de dollars.
Ce décalage s'explique par une dégradation des marges, principalement attribuable à d'importantes promotions et rabais.
Le nouveau directeur général, Elliott Hill, un ancien du groupe qui a pris les commandes mi-octobre, a expliqué qu'à moyen terme, Nike allait faire preuve de plus de discipline tarifaire et diminuer les promotions.
Néanmoins, pour réduire les stocks et repositionner l'offre, la société prévoit des rabais importants à court terme, a-t-il décrit.
Le groupe anticipe donc un ralentissement de son chiffre d'affaires et une nouvelle compression de ses marges pour le trimestre en cours et le suivant, a détaillé le directeur financier, Matthew Friend, lors d'une conférence téléphonique de présentation des résultats.
Elliott Hill entend redorer l'image de la marque à la virgule, diluée ces dernières années par une politique tarifaire agressive et une moindre proximité avec les athlètes.
Il veut réinvestir le terrain de la performance sportive, qui avait été quelque peu délaissé au profit de la mode de l'"athleisure", qui a décliné le vêtement sportif pour un usage hors de l'univers de la pratique et de la compétition.
Le nouveau patron veut aussi améliorer les relations du groupe avec les grossistes, que Nike avait délaissés pour privilégier le développement de la vente directe en ligne.
"Certains partenaires et chaînes ont eu l'impression que nous leur tournions le dos", a reconnu Elliott Hill. "J'ai repris le contact avec eux directement."
Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de Wall Street, le titre prenait un peu moins de 1%.
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