
( AFP / FABRICE COFFRINI )
"Je conçois que ce remaniement puisse surprendre beaucoup d'entre vous, mais nous avons convenu que le moment est venu pour un changement", a expliqué vendredi le président du conseil d'administration de Nestlé devant des investisseurs, justifiant la nomination surprise d'un nouveau directeur général la veille.
Le géant de l'alimentation a nommé jeudi le Français Laurent Freixe en remplacement de Mark Schneider, directeur général depuis 2017, ce dernier assurant vendredi que "quitter l'entreprise n'était pas une décision prise à la légère."
Une annonce qui intervient environ un mois après que le groupe basé en Suisse a révisé en baisse sa prévision de croissance pour ses ventes en 2024 à cause d'un tassement rapide des prix au premier semestre et de la pression sur les consommateurs, en quête de produits moins chers.
Nestlé subit aussi les conséquences du scandale des traitements illégaux appliqués aux eaux minérales en France et en Suisse et de la publication d'un rapport de l'ONG suisse Public Eye concernant le sucre ajouté dans les aliments pour bébés dans les pays à faibles revenus.
"Qu'est-ce qui a changé si soudainement ? Les situations sont différentes, les qualités nécessaires aussi", a justifié le président du conseil d'administration de Nestlé Paul Bulcke, à l'occasion d'une conférence tenue devant des investisseurs. "Mark [Schneider] a fait du bon boulot, mais je crois que Laurent [Freixe]" et ses 38 années d'expérience dans le groupe "est parfaitement aligné avec la stratégie."
Sa stratégie, Laurent Freixe, a commencé à la présenter aux investisseurs vendredi : "la priorité sera donnée à la croissance organique et aux gains de parts de marché", a affirmé celui qui était jusqu'alors directeur général de la zone Amérique latine de Nestlé.
Et "tout commence par renforcer la confiance en Nestlé", a-t-il ajouté.
Pour ce faire, M. Freixe compte bien profiter d'une "gestion efficace des coûts" pour investir, notamment pour "soutenir les marques" du groupe, parmi lesquelles Nespresso.
"Nous nous attendons à une réaction initiale négative du marché à l'annonce [de ce] changement," ont estimé les analystes de la Deutsche Bank vendredi. "Des points d'interrogation subsisteront à la question de savoir si la fourchette d'objectifs de marge pour 2025 sera respectée", ont-ils élaboré.
Peu après l'ouverture de la bourse de Zurich, le titre cédait 3,44%.
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