(Actualisé avec départ effectif du DG et du conseil d'administration)
Alberto Nagel, directeur général de longue date de Mediobanca MDBI.MI , a démissionné jeudi avec le conseil d'administration de la banque italienne après sa prise de contrôle par Monte dei Paschi (MPS) BMPS.MI à l'issue d'une offre publique d'achat hostile.
Les administrateurs de Mediobanca s'étaient réunis jeudi pour la première fois depuis que MPS a obtenu une participation de plus de 62% au capital de sa cible après avoir relevé son offre sur sa rivale italienne avec un paiement en numéraire. Sa participation devrait encore augmenter avec la réouverture de la période d'appel d'offres, qui se termine lundi.
Mediobanca a déclaré dans un communiqué que tous ses administrateurs, à l'exception de Sandro Panizza, avaient présenté leur démission "afin de faciliter une transition ordonnée et rapide grâce à la nomination d'un nouvel organe de direction".
Les démissions prendront effet le 28 octobre, date à laquelle une assemblée générale des actionnaires nommera le nouveau conseil d'administration.
Alberto Nagel, âgé de 60 ans, a été le directeur général de Mediobanca pendant 17 ans.
Durant son mandat, il a misé sur une diversification de l'établissement fondée pour financer la reconstruction de l'Italie après la guerre en développant notamment les activités de gestion de patrimoine en complément de ses activités traditionnelles de banque de financement et d'investissement. Pour cela, le dirigeant s'est appuyé sur des acquisitions ciblées tant en Italie qu'à l'étranger.
Alberto Nagel était depuis plusieurs années sous le feu des critiques des deux principaux actionnaires de Mediobanca, le magnat italien Francesco Gaetano Caltagirone et Delfin, la société holding de Leonardo Del Vecchio, feu le milliardaire fondateur de Ray-Ban.
Ils l'ont accusé de ne pas avoir développé l'entreprise de manière adéquate et d'avoir trop compté sur la contribution du principal assureur italien, Generali GASI.MI , dont Mediobanca est le premier actionnaire avec une participation de 13%.
Dans une lettre d'adieu à ses collègues, consultée par Reuters, Alberto Nagel a utilisé une citation latine pour suggérer que Mediobanca, même en tant que proie, pourrait finir par prendre le dessus sur son prédateur, MPS, en termes d'influence culturelle, tout comme la Grèce antique l'avait fait sur la Rome antique.
"Rappelez-vous ce qu'a écrit (le poète romain antique) Horace : Graecia capta ferum victorem cepit (La Grèce conquise a conquis son farouche vainqueur)", peut-on lire dans la lettre.
MPS a lancé en janvier cette opération hostile de plus de 16 milliards d'euros dans un secteur bancaire italien en pleine consolidation avec l'objectif de regrouper ses activités de banque de détail avec celles de banque de financement et d'investissement et de gestion de patrimoine de Mediobanca. Francesco Gaetano Caltagirone et Delfin ont pris des participations importantes l'année dernière dans MPS.
Si l'offre a été à nouveau ouverte, du 16 septembre à lundi prochain, MPS a déjà accumulé une participation de 62,9% dans Mediobanca et pourrait dépasser les 80%, ce qui rendrait inévitable une fusion des deux groupes.
MPS a déclaré qu'il préserverait la marque Mediobanca et gérerait ses opérations séparément en nommant un successeur au directeur général.
L'acquisition par MPS bénéficie du soutien du gouvernement italien qui cherche à créer un rival plus solide face aux leaders du marché Intesa Sanpaolo ISP.MI et UniCredit
CRDI.MI .
(Rédigé par Gianluca Semeraro, version française Bertrand De Meyer et Etienne Breban, édité par Augustin Turpin et Blandine Hénault)
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