Un investissement en Bourse réussi repose sur une méthodologie précise. Découvrez les 6 questions à se poser avant d’acheter une action (Crédit: Adobe Stock)
Un investissement en Bourse réussi repose sur une méthodologie précise et sur la capacité de l’investisseur à se poser les bonnes questions avant de sélectionner un titre. Découvrez les 6 questions à se poser avant d’acheter une action.
Pourquoi est-ce que je souhaite acheter cette action ?
Avant de vous lancer, prêtez attention à votre motivation. Vous souhaitez acquérir ce titre parce que votre voisin ou votre beau-frère vous l’a conseillé ? Parce que vous avez lu quelque part que c’était le titre à acheter ? Ou parce que vous pensez, vous, après analyse sérieuse et réfléchie que ce titre représente une opportunité pour votre portefeuille ?
La sagesse populaire n’a souvent de sage que le nom et mieux vaut se tenir à l’écart de la foule et de ses mouvements et fonder ses décisions d’investissement sur des raisonnements factuels et tangibles !
Est-ce une entreprise que je connais dans un secteur que je comprends ?
Vous souhaitez investir dans la société ABC parce que, au regard des bilans comptables, elle a les reins solides, et elle a récemment communiqué sur un grand plan d’expansion en Asie qui devrait faire monter son cours. Très bien ! Sauf que si vous ne savez ni ce qu’elle vend (vous n’avez pas très bien compris ce qu’était cette technologie et ce qu’elle permettait de faire), ni quelles sont ces cibles, ni s’il s’agit d’un marché porteur, ni si elle se démarque véritablement par rapport à ses concurrents (que vous seriez bien incapable de citer d’ailleurs), abstenez-vous ! Certes, il est primordial de rester ouvert à toutes les opportunités d’investissement mais il est plus important encore de savoir dans quoi on investit.
Le prix est-il intéressant ?
On achète pas une action seulement parce qu’il s’agit d’une entreprise fiable, on acquiert une action aussi pour son rendement et/ou pour réaliser une intéressante plus-value. Il est souvent intéressant d’acheter un titre à un prix inférieur à sa valeur intrinsèque. Pour cela, vous devrez bien la valoriser en prenant en compte aussi bien les actifs corporels (usines, stocks, etc.) qu’incorporels (brevets, marques, etc.). Vous devrez aussi prendre en compte tous les paramètres du modèle économique de la société pour évaluer le potentiel et la pérennité de sa croissance. Demandez-vous par exemple si l’entreprise vend des produits ou services à forte valeur ajoutée et si elle dispose d’un avantage concurrentiel fort.
Les cours vont-ils grimper ?
Pour calculer le potentiel de hausse du cours, une méthode consiste à se référer aux éléments présents dans le bilan comptable de la société et notamment à la marge opérationnelle moyenne (performance économique de la société déterminée par son chiffre d’affaires soustrait de ses charges d’exploitation courantes) et aux bénéfices moyens (bénéfice net de la société déterminé par sa marge opérationnelle soustraite de ses charges financières et exceptionnelles). Le potentiel de hausse du cours de bourse à horizon x années est alors calculé par : son cours actuel + x années de bénéfices par action.
S’il est très élevé, c’est bon signe ! Mais rappelez-vous tout de même que les performances passées ne préjugent pas des performances futures et prenez donc aussi en compte tous les facteurs qui pourraient jouer à la hausse (ou à la baisse) : développement d’une nouvelle gamme, déploiement sur un nouveau secteur géographique, changement au sein de la direction, etc.
Ce titre obéit-il à une logique de diversification ?
Ce titre a beau sembler parfait à tous point de vue, s’il s’agit d’un énième titre européen sur le secteur pharmaceutique alors que ce dernier représente déjà 50 % de votre portefeuille, ce n’est pas un bon investissement ; ou alors, soldez des positions du secteur pharmaceutique qui vous permettront de revenir à un taux de diversification plus raisonnable avant d’acquérir ce titre.
Veillez à toujours garder une certaine diversification entre secteurs d’activités, zones géographiques, mais aussi sociétés plus ou moins importantes (small caps, mid caps et large caps), etc. Prenez garde à une trop grande corrélation de vos investissements. L’objectif est de posséder un portefeuille avec des actifs les moins corrélés entre eux, c’est-à-dire qui n’évolueront pas dans le même sens (comme les valeurs technologiques et l’or par exemple) et vous permettront ainsi de profiter de différents contextes de marché.
En outre, veillez à bien respecter la diversification au sein de votre patrimoine global : les actions ne doivent donc représenter qu’une partie de votre patrimoine, plus ou moins importante selon vos objectifs, votre horizon de placement et votre goût du risque.
Ai-je envie de garder longtemps ce titre en portefeuille ?
Enfin, dernière question, et peut-être la plus importante, à quel point serez-vous heureux de posséder cette valeur en portefeuille ? Un titre ne doit rejoindre votre portefeuille que si vous serez satisfait de le posséder quelles que soient les circonstances, et même en période de crise. Warren Buffett ne conseille-t-il pas de « n’achetez que ce que vous seriez parfaitement heureux de conserver si la Bourse fermait pendant 10 ans. ».
Louis Yang, Café de la Bourse
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