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Les Français ont toujours aussi peur de l'investissement
information fournie par Agefi Asset Management  07/06/2017 à 10:30

(NEWSManagers.com) - La dernière étude mondiale Global Investment Survey (1) de Legg Mason vient confirmer la réputation des Français, perçus comme " champions de l'épargne " parmi leurs homologues européens, assure Legg Mason dans un communiqué. Mais elle les place également parmi les investisseurs les plus réticents à l'échelle européenne à investir leur épargne. Ce constat est lié à une forte tendance au conservatisme chez les épargnants français. Mais la nouvelle génération pourrait être annonciatrice de changement, les Millennials se distinguant très nettement des Baby-Boomers dans leur style d'investissement.

Le sondage de Legg Mason révèle que 30% des Français interrogés sur leur planification financière choisissent d'épargner et d'investir pour l'avenir plutôt que de vivre au jour le jour. Il s'agit, de loin, de la plus forte proportion d'épargnants de long terme en Europe; bien au-dessus des moyennes européenne (18%) et mondiale (17%). Conséquence de cet état d'esprit, orienté vers l'avenir : seuls 19% des sondés français déclarent ne détenir ni épargne ni investissements, ce qui les place à l'avant-dernier rang en Europe. " Au niveau européen, ces résultats sont en accord avec la réputation de forte propension des Français à épargner" , a déclaré Vincent Passa, Directeur de Legg Mason France. " Cependant, la conclusion est plus nuancée si l'on élargit la comparaison à l'échelle mondiale. Le nombre de Français qui n'épargnent ni n'investissent reste supérieur à la moyenne mondiale qui se situe à 17%. Il est aussi bien au-delà de la moyenne asiatique qui est de 7% seulement, avec un record de 5% à Singapour et en Chine, bien que la culture financière soit bien plus récente dans ces pays" .

L'analyse approfondie des résultats de l'étude montre que les Français sont bien les premiers du classement en termes d'épargne, mais les derniers en matière d'investissement. Ils sont 56% à détenir de l'épargne sans la placer, soit le taux le plus élevé au monde, bien au-delà des moyennes globale (39%) et européenne (43%). Malgré leur propension à épargner, les Français sont les moins enclins à investir : seul un sondé sur quatre se dit prêt à sauter le pas de l'investissement, ce qui est bien en-deçà de la moyenne globale de 45 % et place la France eu dernier rang mondial.

Ce comportement repose sur un fort degré de conservatisme. La moitié des investisseurs français estiment que leur approche du risque est " quelque peu conservatrice " et un tiers d'entre eux la jugent " très conservatrice " , ces chiffres étant les plus élevés en Europe. Pour près de la moitié d'entre eux (46%), la " continuité " [continuité de leur niveau de vie lors du passage à la retraite] est le premier terme associé à leur approche financière. Une perception qui contraste avec la tendance globale plutôt axée sur " l'ambition " , terme qui arrive en tête de la moyenne globale des pays sondés.

Parmi les principaux facteurs d'aversion au risque, on peut citer les conséquences à long terme de la crise financière de 2007-2008. Plus de la moitié (52%) des Européens affirment que cet événement continue de les influencer dans une certaine mesure, voire même fortement, et ce chiffre augmente de 9 points en France par rapport à la moyenne européenne. La même tendance s'applique aux attentes de performance des investissements sur les 12 prochains mois : 54% des investisseurs français ne sont pas optimistes, une proportion de 10 points supérieure à la moyenne européenne, qui les désigne comme les investisseurs les plus pessimistes au monde.

Cette approche conservatrice se reflète dans les allocations d'actifs. Quand ils investissent, les Français privilégient les liquidités et l'immobilier, qui représentent chacun 26 % de leurs allocations. La part d'investissements immobiliers est la plus élevée au monde, bien au-dessus de la moyenne globale (13%) et européenne (15%). " Les Français ont toujours considéré qu'investir dans l'immobilier constituait un objectif prioritaire " , explique Vincent Passa. " Près d'un quart d'entre eux (23%) estime qu'investir dans l'immobilier est le meilleur choix d'investissement qu'ils ont fait au cours des dix dernières années, ce chiffre étant le plus élevé en Europe. Mais cette tendance repose aussi sur le fait que l'immobilier est souvent perçu comme une valeur refuge dans des temps incertains : un fort appétit pour l'immobilier correspond à une forte aversion au risque. "

Cette tendance devrait persister. Plus de la moitié des investisseurs français estiment que le secteur immobilier fournira les meilleures opportunités au cours des 12 prochains mois. Cette proportion est la plus élevée au monde, et place l'immobilier en tête des priorités des Français bien devant les actions (36%), l'or et les métaux précieux (23%), les obligations domestiques (10%), les liquidités (7%), les investissements non traditionnels (7%) et les obligations internationales (3%). Il est donc assez peu probable que l'allocation actuelle des Français, qui vise à limiter les pertes mais bride les gains potentiels, n'évolue de manière significative dans les prochaines années.

L'allocation d'actifs des Français présente une autre caractéristique saillante : la préférence nationale très marquée au sein des portefeuilles. Tous les pays européens tendent à adopter un biais domestique supérieur à la moyenne mondiale mais la France arrive largement en tête avec 88,31% d'investissements domestiques. Seule la Chine dépasse le score français. Ce résultat est en opposition avec la perception des Français interrogés qui sont, en théorie, aussi ouverts aux actions internationales (22%) que nationales (20%).

Selon Vincent Passa, " les résultats de l'étude mettent en avant un paradoxe majeur dans le comportement des investisseurs particuliers en France. Très motivés pour préparer leur avenir, ils attendent de leurs placements qu'ils génèrent de la performance sans pour autant en accepter la part de risque. Et ils semblent peu enclins à faire évoluer leurs allocations pour trouver plus de valeur dans un environnement financier toujours plus exigeant. " Un chiffre illustre ce dernier point : parmi les sondés français qui estiment que les taux d'intérêt vont augmenter à la suite des élections présidentielles dans leur pays, 40 % n'envisagent absolument pas d'adapter leur épargne ou leurs placements en conséquence. Le résultat est sensiblement le même (39%) parmi ceux qui s'attendent à une baisse des taux. Un constat frappant dans la mesure où les évolutions de taux sont cruciales pour toute stratégie financière.

La nouvelle génération pourrait échapper à cette tendance et amorcer le changement. C'est le cas dans la plupart des pays, mais de plus en plus en France où le fossé générationnel est plus creusé que la moyenne. Si 29% de l'ensemble des sondés français sont plus enclins à augmenter leur exposition au risque en 2017, cet élan est en grande partie attribuable à la génération des Millennials (18-35 ans) qui se disent à 48 % prêts à prendre plus de risque. De plus, leurs choix d'investissement sont légèrement plus performants. Les Millennials européens obtiennent statistiquement de meilleures performances que leurs homologues Baby-Boomers (53-71 ans). En France, la performance moyenne se situe à 5,6% pour les Millennials, contre 4,1% pour les Baby-Boomers.

" L'aversion des Français pour le changement tient sans doute à une ensemble de raisons : leurs connaissances financières, une perception négative de l'économie globale, ou encore une confiance ébranlée envers les institutions financières. Toutefois, je suis persuadé qu'il existe un fort potentiel pour que ces épargnants prudents se transforment en investisseurs avisés. Si les Millennials sont à même de percevoir les bénéfices de portefeuilles diversifiés et internationaux, ils pourraient amorcer cette évolution" , conclut Vincent Passa.

(1) Cette enquête annuelle a été menée auprès d'échantillons nationaux dans 17 pays différents. Trois groupes d'âges différents ont été interrogés (Millennials : 18-35 ans, Génération X : 36-52 ans et les Baby-Boomers : 53-71 ans) afin de pouvoir établir des comparaisons en termes de comportements d'investissement et de mettre en lumière les évolutions générationnelles majeures. Pour la première fois depuis le lancement de l'étude, le panel a été élargi à 15 300 sondés, avec des échantillons nationaux représentatifs de 900 sondés dans chaque pays, ce qui a ainsi permis d'identifier de fortes tendances nationales et régionales.

4 commentaires

  • 07 juin 17:55

    Merci à nos dirigeants qui nous ont vanté le fonds euro pour placer l'endettement et taxé les actions.


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