
Les dividendes ont battu de nouveaux records en 2024, y compris en France (Crédits: Adobe Stock)
Les entreprises n'ont jamais versé autant de dividendes à leurs actionnaires qu'en 2024. Au total, ils ont atteint près de 1.750 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année, selon le dernier rapport de Janus Henderson sur les dividendes mondiaux publié mardi soir. Ils établissent ainsi un nouveau montant record annuel, en progression de 6,6% sur une base sous-jacente tandis que la croissance globale de 5,2% reflète la baisse des dividendes exceptionnels de -15% à 57,4 milliards (par nature difficiles à prévoir) et l'appréciation du dollar américain.
Le montant versé en 2024 dépasse légèrement l'anticipation des experts de Janus Henderson qui prévoyaient 1.730 milliards de dollars. "Ce niveau plus élevé est principalement dû à une vigueur encore plus forte que prévu aux États-Unis et au Japon au cours du dernier trimestre", expliquent ces derniers. Au quatrième trimestre, les dividendes ont progressé de 7,3% sur une base sous-jacente. La dynamique des dividendes du secteur bancaire ainsi que les premiers dividendes versés par Alphabet, Meta et Alibaba, qui constituent un cinquième de la croissance en 2024, ont également contribué à ce chiffre plus élevé.
+ Progression généralisée +
Parmi les 49 pays que compte l'indice Janus Henderson Global Dividend, 17 ont enregistré des versements de dividendes records, y compris certains des plus importants comme les États-Unis, le Canada, la France, le Japon et la Chine. Les entreprises américaines ont augmenté de plus de 50 milliards leurs dividendes, à 651,6 milliards de dollars, soit une progression de 8,7% par rapport à 2023. Une très grande majorité des entreprises ont participé à cette croissance aux Etats-Unis, puisque 93% des entreprises ont augmenté ou laissé inchangé leur dividende, et 80% au niveau mondial.
En Europe la croissance des dividendes a été moins soutenue (+2,4% en global et +5,6% en sous-jacent), même si les entreprises françaises continuent de progresser dans ce domaine avec une croissance globale de 8% (+5,6% sur une base sous-jacente) à 74,2 milliards de dollars (68,8 milliards d'euros). Les deux dividendes exceptionnels d' Airbus et d' Hermès ont bien sûr participé à cette progression mais la moitié de la croissance provient des distributions réalisées par Axa et BNP Paribas , grâce à la forte croissance de leurs bénéfices, ainsi qu'à Safran et EssilorLuxottica , et malgré la quasi-division par deux du dividende de Société Générale . Au total 92% des entreprises françaises ont augmenté ou laissé inchangé leur taux de distribution, même si le quatrième trimestre a été moins dynamique en raison de la réduction du dividende de Pernod Ricard .
Les banques ont contribué à deux tiers de la croissance des dividendes en Europe l'an dernier. Ces dernières ont tiré profit des taux plus élevés. "Le secteur a distribué un record de 55,4 milliards de dollars en 2024, le double d'avant la pandémie de 2019 quand les taux d'intérêt étaient à un point bas", soulignent les gérants de Janus Henderson. Les financières ont en outre contribué à hauteur de la moitié à la croissance des dividendes mondiaux. "Les dividendes bancaires ont augmenté de 36,4 milliards de dollars, stimulés par des paiements exceptionnels, mais ils ont tout de même augmenté de 12,5 % sur une base sous-jacente", indique le gestionnaire de fonds britannique.
De leur côté, les dividendes des médias ont doublé sur une base sous-jacente, grâce aux premiers dividendes de Meta et d'Alphabet en particulier. Les dividendes du secteur de la distribution ont été stimulés par la première distribution d'Alibaba. La croissance a néanmoins été très généralisée entre les télécommunications, la construction, les assurances, les biens de consommation durables et les loisirs avec des augmentations à deux chiffres. Les secteurs les plus faibles ont été les mines et les transports, qui ont versé à eux deux 26 milliards de dollars de moins sur un an.
+ Nouvelle croissance attendue +
Pour 2025, les experts de Janus Henderson anticipent une nouvelle croissance des dividendes de 5% à 1.830 milliards de dollars malgré un environnement plus incertain en raison de la menace des tarifs douaniers et des taux d'intérêt toujours élevés sur la croissance. Toutefois les bénéfices sont attendus en hausse de 10% cette année, une croissance qui peut paraître optimiste selon Jane Shoemake, client portfolio manager au sein de l'équipe Global Equity Income de Janus Henderson, mais l'avantage des dividendes est qu'ils s'avèrent beaucoup plus résilients que les bénéfices tout au long des cycles économiques.
"Les entreprises ont toute latitude pour déterminer le montant qu'elles distribuent aux actionnaires, de sorte que les flux de dividendes varient beaucoup moins, relève cette dernière. C'est pourquoi nous nous attendons à ce que les dividendes atteignent un nouveau montant record au cours de l'année à venir."
Ce d'autant que les grandes valeurs technologiques, les Magnificent Seven, dont le niveau de distribution reste faible, pourraient devenir de gros contributeurs s'ils se mettent à accroître également leurs dividendes. Deux d'entre elles se classent d'ores et déjà parmi les dix plus importantes sociétés au monde en termes de distribution: Microsoft (à nouveau numéro un) et Apple (en quatrième position), le reste étant dominé par des pétrolières et des banques.
-Xavier Diaz, L'Agefi, ed: JDO
L'Agefi est propriétaire de l'agence Agefi-Dow Jones
Agefi-Dow Jones The financial newswire
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer