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Les cellules souches, espoir de résurrection du rhinocéros de Malaisie
information fournie par Reuters 12/08/2020 à 13:42

par Joseph Sipalan

KUANTAN, Malaisie, 12 août (Reuters) - Des ovocytes et quelques échantillons de peau et de tissu sont tout ce qu'il reste d'Iman, ultime représentante des rhinocéros de Sumatra en Malaisie décédée en novembre dernier après de nombreuses tentatives de fécondation infructueuses.

Les scientifiques placent désormais leurs espoirs dans le développement expérimental de cellules souches, prélevées sur Iman et deux autres rhinocéros morts, pour faire revivre l'espèce dans le pays.

"Je suis très confiant", a déclaré à Reuters le biologiste moléculaire Muhammad Lokman Md Isa dans son laboratoire de l'Université islamique internationale de Malaisie.

Victime du braconnage intensif et de la disparition de son habitat naturel, la plus petite des cinq espèces de rhinocéros avait été déclarée éteinte à l'état sauvage en Malaisie dès 2015. Dans l'Indonésie voisine, il n'en reste plus que 80.

Iman, 25 ans, est décédée dans une réserve naturelle de Bornéo des suites d'une hémorragie causée par des tumeurs de l'utérus, quelques mois seulement après la mort du dernier mâle de Malaisie, Tam.

Les efforts pour faire se reproduire les deux rhinocéros n'avaient jamais aboutis.

"Pour augmenter les chances de succès, il ne faisait aucun doute qu'il fallait prélever du sperme et des ovules sur des rhinocéros d'Indonésie. Mais encore aujourd'hui, l'Indonésie ne tient toujours pas à y prendre part", a commenté John Payne, membre de la Borneo Rhino Alliance (BORA) qui lutte depuis quatre décennies pour la survie des rhinocéros de Malaisie.

DE L'AUTRE CÔTÉ DE LA FRONTIÈRE

Le ministère de l'Environnement et des Forêts indonésien a contesté les accusations de rivalité transfrontalière au sujet de l'extinction des rhinocéros en Malaisie. Il a affirmé que les discussions se poursuivaient en vue d'une coopération avec les défenseurs de l'environnement chez son voisin d'Asie du Sud-Est.

"Parce que cela fait partie des relations diplomatiques, la mise en œuvre d'une telle coopération doit être conforme à la réglementation de chacun des pays engagés", a déclaré Indra Exploitasia, la directrice de la conservation et de la biodiversité au ministère.

Les scientifiques malais prévoient d'utiliser des cellules de rhinocéros pour produire des spermatozoïdes et des ovocytes qui engendreront des bébés-éprouvette pouvant être implantés dans une mère porteuse d'une autre sous-espèce animale.

Le procédé est semblable aux efforts des chercheurs pour assurer la perpétuation des rhinocéros blanc du Nord, autrefois très nombreux dans la région sahélienne et l'est de l'Afrique.

En 2018, ils réussissaient à créer les premiers embryons in vitro de l'espèce. Le processus est toutefois encore loin d'aboutir, ont précisé les scientifiques qui dirigent la recherche, Thomas Hildebrandt et Cesare Galli.

Par ailleurs, le manque de diversité génétique des animaux pourrait constituer une menace supplémentaire à la survie de l'espèce sur le long terme.

"Cela peut prendre cinq, 10, 20 ans, je ne sais pas", a ajouté Arief Boediono, un scientifique indonésien qui soutient les recherches menées en Malaisie. "Mais on a déjà observé un certain succès du procédé sur des rats de laboratoire au Japon, donc cela signifie qu'il y a une chance que cela fonctionne."

Des chercheurs japonais sont en effet parvenus à faire pousser des dents ainsi que des organes à l'aide de cellules souches embryonnaires de rats et de souris.

Pour l'heure, Iman doit être empaillée et exposée aux côtés de Tam, dans un musée de Borneo.

(Version française Juliette Portala, édité par Jean-Michel Bélot)

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