(AOF) - Dans le vert jusqu'en début d'après-midi, les marchés actions européens ont fini par basculer en territoire négatif. Avec comme toile de fond la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine et ses conséquences sur le Vieux Continent. Le CAC 40 a reflué de 0,51% à 7369,61 points tandis que l'EuroStoxx 50 a fléchi de 1,53% à 4795,77 points. Aux Etats-Unis, les indices sont à l'inverse orientés positivement avec un Dow Jones en croissance de 3,18%, vers 17h45.
En hausse à l'ouverture, les Bourses européennes se sont mises à l'heure américaine et ont assisté à la victoire de Donald Trump, officialisée en fin de matinée aux dépens de la candidate démocrate, Kamala Harris. Le milliardaire, qui s'apprête à effectuer un deuxième mandat à la tête de la Maison Blanche, a été plébiscité par 277 grands électeurs contre 224 pour sa rivale.
Mais l'effet Trump n'a pas duré, les indices ayant perdu du terrain avant de migrer en zone négative en début d'après-midi.
" Nous nous attendons à ce que bon nombre de ses politiques populistes fassent des vagues, même si les marchés ont été largement valorisés en fonction de ce résultat", pose AllianzGI.
Selon la société de gestion, l'accent mis par Donald Trump sur la baisse de l'impôt sur les sociétés et la poursuite de la déréglementation devrait favoriser les entreprises américaines, en particulier les petites entreprises dont les valorisations sur le marché des actions sont attrayantes. Dans une certaine mesure, les entreprises technologiques pourraient bénéficier de leur fidélité à Donald Trump.
Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM estime qu'une nouvelle ère Trump "n'est pas nécessairement une mauvaise nouvelle pour l'Europe". "Il est certainement plus facile pour l'Europe de gérer l'approche transactionnelle de Trump que la politique de subventions à tout-va conduite par Biden et qui aurait été poursuivie par Harris", et qui "a abouti à une désindustrialisation à grande vitesse de l'Europe".
Les statistiques de ce mercredi ont été quelque peu éclipsées par le temps fort politique et international du jour. Le PMI Composite en zone euro est ressorti meilleur que prévu : à 50 en octobre contre un consensus de 49,7 a indiqué S&P Global. Il était de 49,6 en septembre.
La Fed au menu de jeudi
La victoire de Trump intervient alors que la Fed livrera sa décision de politique monétaire demain.
Sur le marché des changes, la devise américaine progresse fortement, l'euro perdant ainsi 1,75% à 1,0738 dollar. Le bitcoin a, de son côté, dépassé pour la première fois la barre des 75 000 dollars.
Parmi les points majeurs du programme économique du désormais 47ème président des Etats-Unis : les droits de douane et les réductions d'impôts.
Donald Trump prévoit que la déréglementation et les réductions d'impôts "donneraient un coup de fouet temporaire à la croissance, ce qui, parallèlement à la mise en place de droits de douane, provoquerait une résurgence de l'inflation", souligne Christophe Boucher, Directeur des investissements d'ABN Amro Investment Solutions.
A Paris, alors que Donald Trump souhaite augmenter la production d'hydrocarbures pour faire face aux besoins, les valeurs liées à l'exploration pétrolière ont été recherchées à l'instar de Vallourec, Viridien et de Technip Energies.
Publicis a profité de "l'effet Trump". Le groupe de communication est fortement exposé au marché américain alors que les périodes électorales sont assez favorables aux dépenses publicitaires, spécifiquement aux Etats-Unis.
En revanche, Rémy Cointreau et Pernod Ricard ont reculé, pénalisé par la perspective de la hausse des droits de douane aux Etats-Unis.
Crédit Agricole a fini lanterne rouge en raison en particulier de la performance décevante de son activité d'assurance au troisième trimestre.
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