par Samuel Shen et Summer Zhen
La Bourse chinoise et la Banque centrale de Chine sont intervenues lundi pour tenter d'enrayer la chute du yuan et des actions domestiques, déclenchée par les implications du retour de Donald Trump à la Maison blanche et l'état de l'économie chinoise.
Le 47e président américain a menacé de relever nettement les droits de douane à l'encontre de la Chine, ce qui a fait pression sur le yuan, les rendements obligataires et les actions. La devise chinoise a touché lundi son niveau le plus bas en 16 mois face au dollar, tandis que l'indice boursier CSI300 a touché en séance un plus bas depuis septembre.
Signe de l'inquiétude sur les marchés, trois sources proches du dossier ont déclaré à Reuters que les Bourses chinoises avaient demandé à de grands fonds d'investissement de limiter les ventes de titres en début d'année.
Au moins quatre grands fonds d'investissements ont été contactés par les Bourses de Shanghaï et de Shenzhen le 31 décembre et les 2 et 3 janvier, leur demandant de s'assurer qu'ils achetaient plus d'actions qu'ils n'en vendaient chaque jour, ont précisé les sources.
Les deux Bourses ont par ailleurs déclaré dimanche avoir rencontré des institutions étrangères afin de les assurer qu'elles continueraient à ouvrir les marchés de capitaux chinois.
La Banque centrale chinoise (PBOC) cherche pour sa part à enrayer le recul du yuan. L'institution pourrait émettre davantage de titres courts en yuan sur les marchés hongkongais en janvier, ce qui absorberait la liquidité pour freiner la spéculation. Financial News, une publication de la banque centrale, a indiqué que la PBOC disposait des outils et de l'expérience nécessaires pour réagir à la dépréciation du yuan.
Outre les incertitudes tarifaires, la vigueur du dollar et la baisse des rendements souverains ont également pesé sur le yuan.
Vendredi, la banque centrale a mis en garde les gérants de fonds contre une baisse des rendements, craignant qu'une bulle obligataire ne paralyse les efforts de Pékin pour relancer la croissance et soutenir le yuan.
Signe d'un manque de confiance dans l'économie et de pressions déflationnistes profondément ancrées, les rendements des obligations à court terme sont passés sous le taux de prise en pension à 7 jours fixé par la banque centrale. Les rendements à long terme CN10YT=RR atteignent pour leur part des niveaux historiquement bas.
"Les autorités chinoises ont promis de nouvelles mesures de relance, évoquant un assouplissement monétaire et fiscal plus important, mais les investisseurs attendent des signes concrets que la demande réagisse", résume Fred Neumann, économiste en chef de HSBC pour l'Asie.
"Il faut davantage de preuves montrant que l'économie chinoise réagit aux mesures de stabilisation", ajoute l'économiste.
Les célébrations imminentes du Nouvel An lunaire, qui débutent le 29 janvier, seront un test clé pour la confiance des consommateurs, a-t-il ajouté.
(Rédigé par Ankur Banerjee à Singapour, avec Jiaxing Li et Winni Zhou à Shanghaï, version française Corentin Chappron, édité par Kate Entringer)
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer