Les actions du secteur automobile européen grimpent jeudi après que le président américain Donald Trump a proposé d'assouplir les normes en matière d'économie de carburant de son prédécesseur Joe Biden afin de faciliter la vente de voitures à essence par les constructeurs.
Vers 10h49 GMT, Porsche PSHG_p.DE prend 5,4%, Mercedes
MBGn.DE 3,9%, Volvo Car VOLCARb.ST 2,65%, Volkswagen
VOWG.DE 3,28% et Renault RENA.PA 5,3%. Le titre Stellantis
STLAM.MI gagne quant à lui 3,62%.
Le compartiment sectoriel du Stoxx .SXAP grimpe quant à lui de 2,38%.
Cette mesure, proposée mercredi par le locataire de la Maison blanche, vise à démanteler l'une des initiatives climatiques phares de l'ancien président démocrate, qui cherchait à encourager l'achat de véhicules électriques.
"Les gens veulent des voitures à essence", a affirmé Donald Trump.
L'administration Trump a présenté mercredi ce changement réglementaire comme un moyen de réduire les coûts de consommation aux États-Unis.
"Il y a enfin une bonne nouvelle pour un secteur qui peine depuis longtemps à progresser de manière durable en termes de hausse réelle... L'assouplissement de la réglementation pourrait bien permettre au secteur de respirer un peu", déclare pour sa part Chris Beauchamp, analyste en chef des marchés chez IG.
La National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), l'agence chargée de la sécurité routière aux Etats-Unis, veut réduire considérablement les exigences en matière d'économie de carburant pour les modèles des années 2022 à 2031, en exigeant une moyenne de 34,5 miles par gallon d'ici 2031, contre 50,4 miles par gallon (21,4 km par litre) actuellement.
La NHTSA propose également de revoir à la baisse les normes relatives à la consommation de carburant pour 2022, puis de les augmenter de 0,25% à 0,5% par an jusqu'en 2031. En 2022, sous la présidence de Joe Biden, la NHTSA avait augmenté l'efficacité énergétique requise de 8% par an pour les modèles des années 2024 et 2025 et de 10% pour ceux de 2026.
Antonio Filosa, directeur général de Stellantis, a déclaré dans un communiqué qu'il se réjouissait de collaborer avec la NHTSA sur "des politiques respectueuses de l'environnement qui nous permettent également d'offrir à nos clients la liberté de choisir les véhicules qu'ils veulent à des prix qu'ils peuvent se permettre".
Volvo Cars a pour sa part déclaré qu'il était trop tôt pour spéculer sur les conséquences de ce changement réglementaire. La société suédoise, qui veut devenir un constructeur automobile entièrement électrique et atteindre l'objectif de zéro émission de gaz à effet de serre d'ici 2040, a déclaré plus tôt cette année qu'elle commencerait à produire plusieurs véhicules hybrides aux États-Unis, dont un dès 2029.
Le changement proposé n'était pas inattendu, note Martino De Ambroggi, analyste chez Equita, mais il devrait avoir un effet positif sur l'ensemble du secteur.
Il évoque également les rapports selon lesquels Bruxelles, sous la pression de l'Allemagne et des constructeurs automobiles, pourrait assouplir ou modifier de manière significative ses objectifs d'électrification pour 2035.
Des sources industrielles ont dit mercredi à Reuters que la Commission européenne pourrait retarder l'annonce de son plan de soutien à l'industrie automobile européenne, dont les constructeurs espèrent qu'il inclura une révision de l'interdiction de vendre des véhicules à moteur à combustion à partir de 2035.
L'exécutif de l'UE devrait annoncer ce train de mesures le 10 décembre prochain, mais une source de l'industrie automobile allemande a déclaré que cette date serait probablement reportée.
(Alessandro Parodi, Giulio Piovaccari, Samuel Indyk, Danilo Masoni et Marie Mannes, version française Diana Mandia, édité par Augustin Turpin)

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