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Le rendement de l'OAT à 30 ans à un pic de 16 ans
information fournie par Reuters 02/09/2025 à 16:58

drapeau francais (Crédits: Flickr - Frédéric Bisson)

drapeau francais (Crédits: Flickr - Frédéric Bisson)

Le rendement des obligations d'Etat françaises à 30 ans a atteint mardi son plus haut niveau en plus de 16 ans, poussé par des inquiétudes budgétaires, alors que le Premier ministre François Bayrou a entamé des discussions avec les partis politiques pour éviter un renversement du gouvernement avant un vote de confiance prévu le 8 septembre.

Le rendement des obligations d'État françaises à 30 ans a grimpé en séance à 4,523%, son niveau le plus élevé depuis juin 2009, après une clôture à 4,449% lundi. Il s'affiche à 14h43 GMT à 4,4886%, en hausse de 3,9 points de base.

Le rendement de l'OAT à dix ans FR10YT=RR , quant à lui, prend 4,3 points de base, à 3,5796%.

Le "spread" entre le Bund allemand et l'OAT à dix ans, c'est-à-dire l'écart de rendement entre ces deux obligations, se rapproche des 80 points de base.

Pour Sylvain Bersinger, économiste et fondateur du cabinet Bersingéco, les tensions sur les taux français traduisent l'incertitude actuelle sur la situation politique dans le pays et les rendements pourraient encore grimper dans les prochains jours.

La préparation du budget pour 2026 a provoqué une nouvelle crise politique en France alors que le Premier ministre François Bayrou a engagé la responsabilité de son gouvernement sur la question de la lutte contre l'endettement du pays.

En cas d'absence de majorité lors d'un vote de confiance prévu le 8 septembre à l'Assemblée nationale, le gouvernement sera renversé.

"Les finances publiques françaises sont dégradées, il n'y a pas de perspective politique, donc clairement toutes les maturités de taux sont à la hausse et on se rapproche des taux italiens", souligne Sylvain Bersinger à Reuters.

Anticipant une probable chute de François Bayrou, l'économiste note qu'un nouveau gouvernement serait probablement confronté aux mêmes difficultés budgétaires.

"Donc on ne peut pas exclure que les taux continuent à monter".

"Si des partis dépensiers comme l'extrême gauche et l'extrême droite arrivent au pouvoir, la situation peut encore empirer", ajoute-t-il, faisant référence à de possibles élections législatives anticipées.

Seuil à surveiller

La cheffe de file des députés Rassemblement national (RN) Marine Le Pen a réaffirmé mardi que son parti ne voterait pas la confiance au Premier ministre lundi prochain à l'Assemblée nationale, appelant en outre à une dissolution "ultra rapide" pour rebattre le jeu politique.

Nomura estime dans une note qu'un niveau de spread OAT-Bund à dix ans supérieur à 100 points de base serait de nature à provoquer une perte majeure de confiance des investisseurs internationaux dans les obligations françaises.

L'agence de notation Fitch Ratings doit rendre le 12 septembre sa décision sur la note souveraine de la France et certains économistes redoutent que celle-ci passe de AA- à un simple A, ce qui pourrait alourdir les taux d'intérêt exigés par les marchés pour financer la dette du pays.

"Même s'il y a des raisons de penser qu'une dégradation de la note le 12 septembre n'est pas nécessaire, le fait que Fitch place déjà la France sous perspective négative et que sa note soit similaire à celle du Royaume-Uni présente des risques évidents de dégradation", écrit Nomura.

"Cependant, les agences de notation sont généralement très lentes à procéder à des dégradations, voire à modifier les perspectives. Par conséquent, même si l'on peut s'attendre à des dégradations, le processus pourrait être progressif", nuance l'intermédiaire.

Selon Alexandre Baradez, analyste marchés chez IG France, le risque de voir l'écart entre les taux 10 ans de la France et de l'Allemagne atteindre le niveau sensible des 100 points de base est élevé dans le contexte politique actuel, même s'il ajoute qu'il n'y a pas encore lieu de parler de panique.

"Lorsque ce spread fleurtait avec les 90 points de base fin 2024-début 2025, il s'agissait déjà de l'écart le plus important depuis 2012 et la crise de la dette en zone euro", souligne-t-il dans une note.

César Pérez Ruiz, responsable des investissements chez Pictet, tempère également l'écartement des taux entre la France et l'Allemagne, notant que le spread s'est creusé de 13 points de base (pb) immédiatement après l'annonce de François Bayrou de solliciter un vote de confiance avant de revenir à neuf points.

"Cette réaction modérée s'inscrit dans un contexte d'écart de rendement déjà élevé, alors que la crise politique de l'an dernier avait entraîné une envolée du spread de 22 pb au mois de juin", écrit l'intermédiaire.

Alexandre Baradez évoque également l'émission de dette à long terme de l'Agence France Trésor prévue ce jeudi, qui sera regardée comme "un moyen de mesurer l'appétit des investisseurs pour la dette française dans ce contexte politique et budgétaire sensible".

(Rédigé par Claude Chendjou et Diana Mandia, avec la contribution de Bertrand De Meyer, édité par Blandine Hénault et Augustin Turpin)

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5 commentaires

  • 18:08

    merci macron


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