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Le Luxembourg et l'Irlande confirment leur leadership dans la bataille post-Brexit des fonds
information fournie par Newsmanagers 11/04/2018 à 11:00

(NEWSManagers.com) -

Dans la concurrence acharnée que se livrent certains pays européens pour attirer à eux la domiciliation des fonds Ucits, la bataille menée par la France semble perdue. Les chiffres sont sans appel. En 2017, le Luxembourg et l'Irlande ont raflé la mise de la collecte de fonds communs de placement Ucits en Europe avec respectivement 281 milliards d'euros et 242 milliards, selon les données publiés par l'Association européenne de la gestion financière, l'EFAMA. A titre de comparaison, le troisième pays, le Royaume-Uni, a collecté cinq fois moins (54 milliards d'euros) et la France presque six fois moins (environ 50 milliards), même si ces derniers chiffres sont les meilleurs enregistrés depuis des années. Et ce phénomène existe alors même que la différence de taille de leurs marchés de fonds respectifs n'est pas aussi importante. Ainsi, selon l'EFAMA, le Luxembourg compte 3.486 milliards d'euros sous gestion en fonds Ucits et l'Irlande 1.831 milliards, alors que le Royaume-Uni et la France sont à respectivement 1.225 et 874 milliards. Ces chiffres s'entendent toutefois hors mandats de gestion, qui renforceraient considérablement la taille du marché français de la gestion (à 4.000 milliards d'euros selon l' AFG).

Mais la problématique est ici sur les fonds Ucits, des fonds qui permettent aux sociétés de gestion de mieux s'exporter hors de leurs frontières domestiques. " 58% des encours sont désormais administrés en Irlande et au Luxembourg et ces pays attirent 72% des ventes" , énonce ainsi Pascal Koenig, associé chez Deloitte. Rien de surprenant lorsque l'on voit le nombre d'acteurs britanniques (le cas le plus édifiant est celui de M&G) ou américains dont leur siège européen est à Londres, dupliquer la plupart de leurs fonds en droits luxembourgeois ou irlandais. Même les acteurs français, malgré l'initiative FROG, ont continué aussi d'enregistrer des nouveaux fonds ou d'anciens au Luxembourg.

Ces deux pays ont profité de l'année 2017 pour accroître considérablement leur leadership en matière de domiciliation des fonds. Mais l'interprétation locale de la réglementation européenne concernant la délégation de gestion a aussi joué un grand rôle dans ce phénomène. " Dans le cadre du Brexit, les sociétés de gestion anglo-saxonnes pourraient perdre leur capacité à commercialiser leurs produits en Europe continentale. Elles sont donc censées constituer des sociétés de gestion répondant pleinement aux règles européennes. Pour contourner ce risque cependant, elles disposent aujourd'hui de l'opportunité offerte par certains pays de créer des structures à substance limitée et de dupliquer ainsi une part de leur gamme par délégation de gestion de la structure à faible substance vers la maison mère anglo-saxonne. La gamme de produits accède ainsi au marché européen de plein droit en bénéficiant d'un passeport européen de distribution sans que le gérant effectif dépende de la réglementation européenne " , explique Pascal Koenig. Pour limiter les risques, l'Esma a mis en place des gardes fous l'été dernier. Mais ses effets se font encore attendre...

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