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Le Brexit, un aiguillon pour les armées française et britannique
information fournie par Reuters 25/05/2018 à 16:58

    * Malgré un avenir incertain, la coopération militaire
résiste
    * Le Brexit n'est pas un obstacle, dit le général Lanata
    * Il renforcera les liens, dit son homologue britannique
    * Un avenir industriel prometteur
    * Incertitudes budgétaires après mars 2019

    par Sophie Louet
    PARIS, 25 mai (Reuters) - La France et le Royaume-Uni n'ont
de cesse d'afficher leur détermination à renforcer leur
coopération militaire malgré les incertitudes politiques et
budgétaires liées au Brexit, qui pourrait finalement offrir à
Londres une palette élargie d'initiatives bilatérales en matière
de Défense.
    Les chefs d'état-major des armées de l'air française et
britannique, qui ont agi de concert récemment en Syrie, ont
marqué vendredi à Paris le centenaire de la Royal Air Force, née
le 1er avril 1918 sur un aérodrome du Pas-de-Calais, en
soulignant leur volonté de contribuer à la défense de l'Europe
et de poursuivre sur la voie "de réelles synergies".
    "Face à des défis communs, je suis certain que la poursuite
des liens puissants et uniques d'amitié, de confiance et
d'estime réciproques constitue une réponse adaptée", a déclaré
le général André Lanata. "Nous nous tenons côte à côte face à un
climat mondial de plus en plus sombre", a abondé le "Air chief
marshal" Stephen Hillier, évoquant notamment la "menace" russe.
    Premier budget militaire d'Europe, le Royaume-Uni, qui
pourvoit avec la France à près de la moitié du budget de Défense
de l'Union européenne, s'est engagé à préserver cette relation
stratégique après sa "sortie" programmée en mars 2019.
    Londres, d'abord tenté d'instrumentaliser son appui
opérationnel dans les négociations sur le Brexit, a saisi
l'intérêt d'un arrimage capacitaire et sécuritaire pour conjurer
le risque de l'isolement.
    En septembre 2017, par un document sur "la politique
étrangère, la défense et le développement", les Britanniques ont
proposé de participer à des opérations de défense européennes,
d'échanger des personnels militaires, de partager des
informations confidentielles sur une base de réciprocité, et
même de contribuer financièrement à la Défense européenne.
    
    "PAS DE CLOISONS ÉTANCHES"
    Londres souhaiterait en contrepartie être associé à la
"Coopération structurée permanente" mise en place en décembre
2017, dans la ligne du traité de Lisbonne, pour renforcer la
coopération militaire et sécuritaire entre 25 Etats membres.
    "Je suis convaincu que notre relation va continuer à se
renforcer avec le Brexit car la défense et la sécurité sont un
sujet vital pour l'Europe, en tant qu'entité géographique", a
souligné le chef d'état-major de l'armée de l'air britannique.
    La France et le Royaume-Uni sont les seuls pays en Europe à
pouvoir mener des opérations extérieures, même si Londres, en
regard de l'interventionnisme français, est sur la réserve
depuis le conflit irakien. Ils sont liés par les accords de
Lancaster House de novembre 2010 qui ont notamment institué une
force expéditionnaire commune interarmées, avec l'objectif de
déployer 10.000 hommes en cas de crise.
    Le sommet de Sandhurst, en janvier dernier, a scellé de
nouveaux rapprochements, particulièrement dans l'industrie
(missiles, drones, "avion du futur"-FCAS, un programme de deux
milliards d'euros).
    Ce partenariat est "établi en dehors du cadre juridique de
l'UE - le seul organe légitime pour les Britanniques est l'Otan
-, donc les négociations sur le Brexit n'ont pas vraiment
d'incidence", juge une source militaire française.
    Un constat, mais aussi un voeu formulés vendredi par les
officiers britannique et français.
    "Il n'y a pas de cloisons étanches entre les différents
outils au service de la défense collective en Europe. Le Brexit
ne constitue pas une nouvelle cloison étanche entre nous", a
notamment estimé le général Lanata.
    
    "L'ARGENT SERA LA PROBLÈME"
    "Il revient à nos autorités politiques de mobiliser les
outils qui existent quelle que soit la case dans laquelle on les
a rangés", a-t-il poursuivi. "Il est important de conserver
cette proximité, (...) je ne vois pas en quoi le Brexit
constituerait un obstacle à poursuivre ce travail."
    Pour preuve, Londres et Paris avaient signé en mars 2017, à
la veille de l'activation de l'article 50 du traité de Lisbonne,
un accord pour la conception du futur missile
anti-navire/missile de croisière (FMAM, FMC), appelé à remplacer
à l'horizon 2030 les Exocet, Harpoon, Scalp et Storm Shadow.
    Fait sans précédent, les commissions de la Défense de
l'Assemblée nationale et de la Chambre des communes ont annoncé
mercredi une mission d'information conjointe sur ce projet.
    Si la coopération militaire et sécuritaire demeure le ciment
du couple franco-britannique, qui s'ouvre à l'Allemagne, les
incertitudes sur la capacité du Royaume-Uni à maintenir son
budget de Défense face au coût du Brexit pèsent toutefois sur
l'avenir.
    Pour déjouer les aléas, la Première ministre britannique,
Theresa May, a entrepris de privilégier les partenariats au cas
par cas, dans une forme de diplomatie militaire parallèle - avec
la France, mais aussi la Pologne, l'Allemagne... Une approche
sans surprise pour un pays historiquement rétif à une Défense
commune européenne.
    "Il est évident que le Royaume-Uni pourra toujours
contribuer à des initiatives européennes, mais l'argent sera le
problème", prévient une source militaire.

 (Edité par Yves Clarisse)
 

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