(AOF) - Volkswagen recule (-1,24% à 99,95 euros) à Francfort alors que le constructeur allemand envisage fermetures d’usines et licenciements pour sortir de la crise. La puissante centrale syndicale IG Metall a promis dans un communiqué publié hier une "résistance farouche" aux projets de restructuration annoncés par la direction du groupe. Le président du directoire Oliver Blume a déclaré cette semaine qu'il n'excluait plus d'engager des fermetures de sites en Allemagne, ce qui n'est jamais arrivé, provoquant la colère des représentants des salariés.
Dans le passé deux de ses prédécesseurs ont du quitter leur poste sous la pression de IG Metall après avoir annoncé des suppressions d'emplois.
"Il nous manque environ 500 000 ventes de véhicules, ce qui correspond à la production de deux usines" a déclaré le directeur financier Arno Antlitz devant les salariés réunis au siège de Wolfsburg. Pour lui "cela n'a rien à voir avec les produits ou avec de faibles performances commerciales", "le marché n'existe tout simplement plus". "Nous avons un an, peut-être deux ans pour arranger les choses", a-t-il ajouté.
"Volkswagen ne souffre pas de ses implantations allemandes et des coûts de personnel allemands", a répliqué Daniela Cavallo (IG Metall), présidente du comité général d'entreprise, lors de la même réunion. Pour elle "Volkswagen souffre parce que la direction ne fait pas son travail."
Le constructeur allemand a abaissé début juillet ses prévisions de bénéfices, s'attendant à un rendement opérationnel sur chiffre d'affaires compris entre 6,5% et 7,0% (contre 7,0% à 7,5% précédemment), et invoquant des coûts de restructuration.
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Un marché français en forme
Le marché automobile français a enregistré son dixième mois consécutif de croissance en octobre 2023 avec 152383 immatriculations de véhicules particuliers neufs (+22% sur un an). Il a progressé de 16,49 % sur les 10 premiers mois de 2023, avec 1,44 million d'immatriculations, quasiment autant qu'en 2022 (1,52 million) mais bien moins que le niveau de 2019 (2,2 millions). Toutefois les indicateurs prévisionnels ne sont pas bons car les nouvelles commandes se sont repliées de 13 % à fin septembre 2023. Le ralentissement des commandes s'expliquerait par l'inflation, la hausse des taux d'intérêt, et une gestion plus prudente de leur trésorerie par les entreprises (la moitié du marché). Si Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat, Opel, Jeep) reste le leader du marché français, avec une part de marché supérieure à 28%, le groupe Renault (Renault, Dacia, Alpine) a bénéficié de belles performances en octobre 2023, avec près de 31% de nouvelles immatriculations supplémentaires sur un an. Le groupe français représente 24,6 % du marché des voitures de particuliers.
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