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La Turquie met progressivement fin à ses politiques économiques controversées
information fournie par Newsmanagers 25/08/2023 à 00:15

(NEWSManagers.com) - La Turquie poursuit son chemin vers des politiques économiques et monétaires plus orthodoxes. Alors que la banque centrale de Turquie se réunit jeudi et devrait de nouveau relever ses taux, elle a annoncé dimanche qu’elle allait mettre fin au programme coûteux qui protège les dépôts en lires de la dépréciation du change, connu sous le nom de KKM. Celui-ci avait été introduit en décembre 2021 dans le but de stopper la chute de la livre turque provoquée par la réduction des taux d’intérêt par la banque centrale malgré la hausse de l’inflation.Le problème est que ce mécanisme coûte très cher car le nombre de comptes qui permettent de convertir des devises en livres en étant protégé de la dépréciation de la monnaie turque, via des taux d’intérêt plus élevés, a explosé, de même que le coût pour la banque centrale. Ils représentent un quart du total des dépôts bancaires à 3.100 milliards de livres (105 milliards d’euros). Rien qu’en juin et juillet dernier, le coût s’est élevé à 300 milliards de livres. La devise turque a chuté de plus de 50% depuis la mise en place du programme KKM et de plus de 30% cette année. Cette dernière reculait lundi à 27,15 pour un dollar, proche de son plus bas historique.La banque centrale, qui ne peut totalement arrêter ce programme, veut inciter les banques commerciales à faire migrer une partie de ces avoirs vers des comptes ordinaires en livres en relevant les objectifs de conversion. La sanction: celles qui ne convertissent par un certain ratio de leurs dépôts KKM devront acheter des obligations d'État supplémentaires, selon le décret publié au journal officiel et précisant ces nouvelles règles. L’objectif fixé aux banques est un taux de conversion d’au moins 50?% des dépôts et au moins 5% pour ceux convertis en livres à partir de devises étrangères.La banque centrale a déclaré que cette décision «renforcerait la stabilité macrofinancière en soutenant les dépôts en livres» et promis d’autres mesures de ce type. Selon un décret distinct, la banque centrale a également relevé les ratios de réserves obligatoires des banques pour les dépôts en devises, pour aussi pousser davantage les clients vers des comptes ordinaires en livres. Pour les comptes en devises avec des échéances allant jusqu'à un mois, le ratio de réserve a été porté à 29% contre 25%, ceux jusqu'à un an ont un ratio de 25%.Fin des politiques hétérodoxesLa banque centrale turque a mis un terme en juin à sa politique de baisses de taux menée par la précédente direction, après la nomination d’une nouvelle équipe économique suite à la réélection de Recep Tayyip Erdogan à la présidence du pays. Celui-ci était pourtant le promoteur de cette politique monétaire peu orthodoxe malgré l’inflation élevée provoquée notamment par la chute de la devise. Mehmet Simsek, le ministre des Finances, un ancien stratégiste chez Merrill Lynch, et Hafize Gaye Erkan, la gouverneure de la banque centrale, une ex-banquière de Wall Street, ont promis le retour à des politiques économiques et monétaires plus orthodoxes. A commencer par un durcissement des conditions de crédit pour lutter contre une inflation à des plus hauts depuis plus de deux décennies. Le président turc a affirmé lors d’un déplacement en Hongrie que son économie était capable de ramener l’inflation à un chiffre. Celle-ci a remonté en juillet à 47,8%, contre 38,2% en juin.Malgré ce tournant, la banque centrale de Turquie a jusque-là déçu les attentes des investisseurs. Ces derniers misaient sur une forte remontée des taux. La banque a préféré adopter une démarche progressive en remontant ses taux de 900 points de base (pb), à 17,5% pour le taux repo à une semaine. Ce qu’elle a récemment confirmé lors d’une rencontre avec des investisseurs début août. L’institution monétaire se réunit jeudi. Les économistes attendent une nouvelle hausse de 250 pb à 20%. A lire aussi: La Turquie peut changer de trajectoire économique

Xavier Diaz

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