(NEWSManagers.com) -
Peu de gens le savent, mais à chaque fois qu'ils font un versement sur leur contrat d'assurance vie, une partie des montants versés est gardée par l'assureur au titre des " frais sur versements" , rappelle Meilleurplacement.com. La société a étudié, à partir des 100 premiers contrats du marché, l'impact de ces frais pour les épargnants français...et il n'est pas négligeable !
Pour les 100 contrats analysés, qui représentent à eux seuls 68,7 milliards d'euros de versements en 2017, les établissements ont prélevé 3,3% de frais sur versements en moyenne, ce qui représente déjà la coquette somme de 2,3 milliards d'euros. Mais ramenés à l'ensemble des versements effectués en 2017 - 131,5 milliards d'euros - le total pourrait ainsi atteindre 4,4 milliards d'euros de frais pour l'ensemble des épargnants !
Une telle somme a évidemment des conséquences individuelles : 110 euros par contrat. Mais en moyenne, un épargnant détenant 2,4 contrats d'assurance vie, c'est donc une facture de 260 euros par épargnant en 2017 ! Et ces frais sont encore plus élevés sur les contrats d'assurance vie bancaire.
On pourrait penser qu'en payant plus cher les versements sur son assurance vie bancaire, le contrat serait plus performant. Mais il n'en est rien. Certes, dans le top 100 des contrats qui ont bénéficié des versements en 2017, 38 sont des contrats de banques traditionnelles...mais les frais qu'elles facturent sont supérieurs de 10 points à la moyenne : 3,43% contre 3,33%.
" Ce surcoût ne se traduit pas par des contrats plus efficaces. Bien au contraire, le rendement moyen que les banques ont servi en 2017 est de 1,52%, sensiblement inférieur aux 1,72% versés par la moyenne des 100 premiers contrats" , indique Maxime Chipoy, responsable du site Meilleurplacement.
Les banques traditionnelles facturent donc plus cher pour des contrats qui rapportent moins. Comment expliquer un tel décalage ? " Alors que les performances des fonds euros des assurances vie bancaires ont fondu comme neige au soleil depuis 2010, le niveau des frais est resté quasiment inchangé, seuls quelques nouveaux contrats faisant baisser un peu la moyenne. Ainsi, de 2010 à 2017, la rémunération des 20 premiers contrats bancaires a baissé de 55%... mais les frais sur versements n'ont, eux, baissé que de 9% ! CQFD " , explique Maxime Chipoy.
Dans ce contexte, il faut plus longtemps pour compenser ces frais. Par exemple, si un épargnant verse 100 euros sur son contrat bancaire, seuls 96,5 euros apparaitront sur son relevé. La différence étant facturée.
Il lui faudra 28 mois pour revenir à 100, soit plus du quart de la durée recommandée de placement. Sur les contrats les moins performants, il lui faudra plus de 4 ans avant de commencer à gagner le moindre euro! Avant cela, l'argent travaille uniquement pour la banque.
Les vieux contrats sont les plus pénalisés par ces frais et ne sont pas plus performants que les nouveaux. Par exemple, la performance moyenne des contrats souscrits entre 1990 et 2000 n'est que de 1,54%, contre 1,64% pour les ceux qui l'ont été depuis 2010.
Les frais sur versements sont plus élevés pour les contrats anciens car ceux-ci ont atteint leur terme fiscal (8 ans). Leurs souscripteurs sont donc captifs : les clients qui voudraient échapper à ces frais devraient réaliser leurs versements sur des nouveaux contrats et donc attendre à nouveau 8 années pour être fiscalement au même niveau d'optimisation, conclut Maxime Chipoy.
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