* Domaine jugé stratégique, dominé par Pékin et Washington * Doublement du nombre de personnes formées en IA * Plusieurs groupes annoncent leur implantation à Paris (Actualisé avec autres déclarations, discours, contexte) PARIS, 29 mars (Reuters) - La France va consacrer 1,5 milliard d'euros à l'intelligence artificielle d'ici 2022, a annoncé jeudi Emmanuel Macron, qui entend faire de l'Hexagone l'un des leaders de ce domaine stratégique et dominé par les mastodontes américains et chinois. "Je souhaite que la France soit l'un des leaders de cette intelligence artificielle, que l'Europe soit l'un des leaders, nous en avons les moyens et nous allons en créer les conditions", a-t-il dit à Paris lors du sommet sur "l'Intelligence artificielle au service de l'humain". Pour le chef de l'Etat, "il n'y a aucune chance de prétendre en contrôler les effets ou avoir son mot à dire sur tel effet pervers si on a raté la bataille du début". "Donc je ferai tout pour que nous réussissons, que nous soyons dans l'excellence de la formation de la recherche et l'excellence économique et industrielle." Au total, 1,5 milliard d'euros vont être consacrés à l'IA d'ici 2022. Le fonds pour l'innovation de rupture mis en place en début d'année et doté de 10 milliards d'euros jouera un rôle majeur, en consacrant notamment chaque année 70 millions d'euros par an à l'émergence de start-ups dites "deep technology". Une première enveloppe de 100 millions d'euros sera débloquée dès les prochains mois pour l’amorçage et la croissance des start-ups en IA. Selon l'Elysée, le plan d'investissement sur les compétences qui prévoit 15 milliards d'euros d'ici 2022 et celui de transformation de l'action publique devraient également être mis à contribution. En marge du sommet, plusieurs grands groupes, à l'image de Samsung 005930.KS , de Fujitsu 6702.T et d'IBM 005930.KS , ont par ailleurs annoncé leur intention de renforcer leur présence en France dans le domaine de l'intelligence artificielle L8N1RB2NO . TAPIS ROUGE Depuis plusieurs années, l'intelligence artificielle - l'ensemble de techniques mises en oeuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence humaine - fait l'objet d'une véritable "course à l'armement IA" entre Etats. Aux Etats-Unis et en Chine, les investissements dans ce domaine sont colossaux. Pékin a affiché en juillet son ambition de devenir le numéro un mondial d’ici 2025 dans ce domaine. Deuxième pays le plus récompensé par la médaille Fields, considérée comme le prix Nobel pour les mathématiques après les Etats-Unis, la France est reconnue pour la qualité de sa recherche mais peine à endiguer la fuite de ses spécialistes auxquels les grands groupes américains déroulent depuis plusieurs années le tapis rouge. Pour tenter de renverser la tendance et de renforcer son écosystème, la France va mettre en place "programme national" pour l'IA, en lien avec les autres organismes de recherche et impliquant l'ensemble de la communauté scientifique française, a annoncé Emmanuel Macron. Un programme de chaires individuelles va également être mis en place afin d’attirer les meilleurs chercheurs mondiaux, a ajouté le chef de l'Etat qui souhaite également doubler les capacités des formations en IA. La proposition choc du rapport du mathématicien et député La République en Marche Cédric Villani, qui préconisait de doubler les rémunérations des chercheurs débutants afin d'endiguer la fuite des cerveaux, n'a elle pas été retenue [voir ENCADRE]. POLITIQUE DES DONNÉES Sur la question des jeux de données, enjeu crucial dans le domaine de l'IA, la France peut compter sur ses bases centralisées "massives pour se positionner à la pointe de l'intelligence artificielle", notamment dans la santé. "Nous allons procéder à une ouverture pro-active de nos données publiques", a dit Emmanuel Macron, annonçant la création d'un Health Data Hub, qui inclura à terme l’ensemble des données remboursées par l’assurance-maladie, les données cliniques des hôpitaux et des données scientifiques. Face aux questions éthiques soulevées par l'IA, Emmanuel Macron a souhaité la mise en place d'un "GIEC de l’IA" qui serait chargé mener une réflexion sur ces questions sensibles. "Il ne faut pas avoir peur et refuser le changement parce qu'il est à l'oeuvre partout et parce qu'il peut conduire aussi au meilleur et à des innovations qui pourront nous permettre de vivre mieux", a-t-il déclaré. (Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)
La France entre dans la course à l'intelligence artificielle
information fournie par Reuters 29/03/2018 à 18:28
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