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La Française des jeux, un investissement pas si éthique
information fournie par Novethic 15/11/2019 à 13:30

La Française des jeux, un investissement pas si éthique

La Française des jeux, un investissement pas si éthique

La FDJ, ex-Française des Jeux, a axé sa communication pour son entrée en bourse sur son utilité sociale avec son slogan : "une entreprise performante et utile à tous depuis 1933 !" Cette stratégie a une limite : l’investissement éthique qui vise à exclure des portefeuilles les valeurs qui posent des problèmes moraux ou sanitaires : l’armement, l’alcool, le tabac et…les jeux d’argent ! En France, c’est le cas de près de 200 fonds qui représentent plus de 50 milliards d’euros.

L’investissement éthique est en quelque sorte le canal historique de la finance durable, celui qui a conduit les Quakers aux États Unis au début du 20e siècle puis les religieuses catholiques françaises il y a une trentaine d’années, à vouloir exclure de leurs portefeuilles les entreprises contraires à leurs dogmes. Ces exclusions éthiques d’ordre moral concernent en général quatre grands secteurs : l’armement, l’alcool, le tabac…mais aussi les jeux d’argent. La plupart du temps, cela signifie que les entreprises qui réalisent plus de 5 à 10 % de leur chiffre d’affaires dans ces activités ne peuvent pas être sélectionnés dans les fonds durables.

Près de 200 fonds excluent les jeux d’argent en France

Si l’approche éthique est très répandue en Europe du Nord, on croit souvent qu’elle est marginale en France. Or, selon la base de données de Novethic , 192 fonds gérés par 43 sociétés de gestion appliquent l’exclusion des jeux d’argent. C’est un tiers des fonds durables proposés aux investisseurs français et près de la moitié des sociétés de gestion actives sur l’investissement responsable. Ce n’est donc pas anecdotique, d’autant plus que les encours de ces fonds s’élèvent à 54 milliards d’euros !

Parmi les sociétés de gestion françaises, trois appliquent ce type de filtre sur une part importante de leur offre ISR (investissement socialement responsable). On peut citer BNP Paribas AM pour une quarantaine de fonds, Ecofi Investissements sur près de 30 fonds et la Banque Postale AM sur une vingtaine de fonds.

La FDJ, une "bonne" action ?

Le poids de ces fonds n’est pas assez important pour hypothéquer le succès de l’introduction en bourse de la FDJ, ex-Française des Jeux, mais il permet d’interroger cette notion de contribution sociale sur laquelle l’entreprise publique met l’accent. Elle a commencé dès cet été avec sa publicité rappelant qu’elle avait été fondée pour subvenir aux besoins des "Gueules cassées" , victimes de la grande guerre et donc en quelque sorte pour réparer les dégâts causés par un autre secteur exclu de l’investissement éthique : l’armement ! Aujourd’hui elle met l’accent plus globalement sur sa contribution à l’État français à qui elle a apporté en 2018 3,5 milliards d’euros (dividendes, recettes fiscale et sociales). La version moderne des "Gueules cassées" pourrait donc être de financer le traitement des addictions par les hôpitaux en quête de capitaux par le truchement des montants apportés à l’Etat par la privatisation de la FDJ.

Ce n’est pas le sens du débat orienté sur l’attractivité économique de la FDJ mais c’est le genre de questions que soulève l’investissement responsable. Il conduit les clients à demander quelle est la destination de leur épargne. Pour ceux qui veulent être sûrs de ne pas financer les activités qu’ils condamnent, l’exclusion des jeux d’argent leur permet d’être certains de pas investir par exemple dans les paris en ligne, l’un des métiers de la FDJ !

Anne-Catherine Husson-Traore, @AC_HT , Directrice générale de Novethic

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