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La complexité des flux financiers liés à OpenAI donne le tournis - DJ Plus
information fournie par Agefi Dow Jones 08/10/2025 à 12:04

open AI (Crédits: Pexels - Andrew Neel)

open AI (Crédits: Pexels - Andrew Neel)

Bientôt trois ans après le lancement de ChatGPT, OpenAI veut rester en tête dans la course à l'intelligence artificielle. Quels que soient les moyens financiers nécessaires. Le 6 octobre, OpenAI a impressionné en annonçant plusieurs partenariats lors de sa conférence des développeurs à San Francisco, notamment avec Booking.com, Mattel, Coursera, Figma, Expedia et Spotify, pour lancer de nouveaux services, dans un premier temps aux Etats-Unis.

Le fondateur d'OpenAI Sam Altman ambitionne de transformer ChatGPT pour en faire le principal portail d'accès à une gamme plus large de services numériques. "Au cours des six prochains mois, vous verrez ChatGPT évoluer d'une application vraiment très utile vers quelque chose qui ressemble davantage à un système d'exploitation", a déclaré Nick Turley, directeur de ChatGPT.

Mais tout cela demandera beaucoup d'investissements, en particulier pour construire ses propres centres de données, et sécuriser via ceux-ci toujours plus de capacité de puissance de calcul, le carburant indispensable pour alimenter ces services basés sur l'intelligence artificielle. C'est pour cela que, ces dernières semaines, OpenAI a multiplié les annonces, rajoutant de nouveaux partenaires, et utilisant parfois des montages financiers créatifs.

La firme créée en 2015 a un partenaire historique: Microsoft , qui y a injecté 13 milliards de dollars à ce jour, contre la possibilité d'intégrer la technologie de ChatGPT dans ses suites logicielles comme Office, et qui fournit des capacités de calcul à OpenAI via sa plateforme cloud Microsoft Azure.

+ Le plan Stargate +

Mais son besoin en investissements a changé de dimension cette année. Lorsque Sam Altman a annoncé en janvier, à la Maison-Blanche, aux côtés des dirigeants d'Oracle, des Microsoft et de Softbank, un plan d'infrastructure d'IA de 500 milliards de dollars, baptisé Stargate, le coût a suscité une certaine incrédulité. Depuis, lui et d'autres concurrents technologiques, dont Meta, ont intensifié leurs investissements, s'engageant parfois à investir des centaines de milliards dans les centres de données.

Puis coup sur coup, il a annoncé plusieurs partenariats depuis cet été. Tous visent à doper sa puissance de calcul. En mai, il a noué discrètement un accord avec Google pour profiter de sa puissance de calcul.

En septembre, OpenAI a annoncé une autre alliance, cette fois avec le champion des puces IA, Nvidia : ce dernier va investir jusqu'à 100 milliards de dollars dans le développement des centres de données d'OpenAI. Il pourra en outre acquérir jusque 10% du capital d'OpenAI. Cette transaction soulève des questions quant à la circularité de l'investissement: ici, Nvidia rémunère en quelque sorte OpenAI pour l'achat de ses puces. Nvidia cherche-t-il à soutenir ses clients afin qu'ils continuent d'investir dans ses propres produits?

Le même mois, OpenAI a signé avec un autre partenaire, Oracle, un accord de 300 milliards de dollars pour l'achat de puissance de calcul sur cinq ans. Ce partenariat s'inscrit dans le cadre du projet Stargate. OpenAI et Oracle avaient déjà signé cet été pour la location de 4,5 gigawatts de puissance supplémentaire, prélude à l'accord massif qui se dessine.

Enfin, lundi 6 octobre, OpenAI a annoncé un vaste partenariat avec AMD, dans le cadre duquel il utilisera ses puces d'IA. AMD affirme déjà qu'elle percevra plus de 100 milliards de dollars de nouveaux revenus sur quatre ans auprès d'OpenAI et d'autres clients. Cet accord s'accompagne lui aussi d'un montage financier original: il inclut un bon de souscription permettant à OpenAI d'acquérir jusqu'à 10% des actions d'AMD à 1 cent par action.

+ Sécuriser sa capacité d'approvisionnement +

Mais pourquoi cette frénésie d'accords? Il devient urgent pour OpenAI de sécuriser sa capacité d'approvisionnement pour ses datacenters: "il n'a que 2 gigawatts via son partenariat actuel avec Nvidia, or il aura besoin de 10 à 50 gigawatts d'ici 2028. Et il veut sécuriser 250 gigawatts d'ici 2033", résume Xiadong Bao, gérant actions internationales chez Edmond de Rothschild AM. Autre point central dans le raisonnement d'OpenAI, la société veut anticiper sa consommation de tokens (jetons), ces unités de données traitées par les modèles d'IA pendant l'entraînement qui augmente à toute vitesse.

Qui plus est, "OpenAI veut occuper le terrain face à ses concurrents: à l'avenir, les plus faibles risquent de sécuriser leur capacité de puissance de calcul chez lui", estime David Rainville, de chez Sycomore AM. Cette planification en capacité de datacenters est bien alignée sur les ambitions de développement d'OpenAI: "il veut être le champion, le premier, devant Anthropic et les autres", poursuit Xiadong Bao. Alors, il doit rassembler tous ceux qui croient en son écosystème, comme Nvidia et Oracle.

D'un point de vue financier, OpenAI reste une start-up qui brûle (beaucoup) de cash. Elle vise 12,7 milliards de dollars de dollars de revenus cette année. Mais elle n'escompte pas dégager un flux de trésorerie positif avant la fin de la décennie. Et elle prévoit de dépenser 115 milliards de dollars de liquidités d'ici 2029, selon The Information.

+ Le spectre d'une bulle +

A lui seul, OpenAI cristallise déjà les craintes d'une bulle spéculative parfois déjà comparée à l'engouement pour les "dot com" de la fin des années 1990. Sam Altman a lui-même reconnu à plusieurs reprises ce risque. Car avec ses montages financiers, sa firme joue à un jeu dangereux: "elle incarne le risque de bulle IA. Si OpenAI échoue face à Google notamment, ses partenaires seront eux aussi menacés, comme Nvidia face aux puces IA TPU de Google", estime Xiadong Bao.

Pour autant, Sam Altman reste salué par les analystes comme un venture capitalist visionnaire. "Ces transactions sont prématurées, car elles visent une demande future potentielle. Il s'agit pourtant d'une stratégie pour perturber un secteur, et nombreux sont ceux qui sont prêts à investir et à prêter. Il s'agit d'un projet à haut risque, mais aussi potentiellement très rentable. La chaîne d'approvisionnement des centres de données s'endette, et les banques et autres acteurs sont prêts à prêter", estime Kristofer Barrett, en charge du fonds tech chez Carmignac.

D'autres firmes s'appuient de plus en plus sur l'endettement pour financer leurs dépenses dans l'IA. Meta s'est tourné vers des prêteurs, comme Morgan Stanley, ou d'autres gestionnaires d'actifs, comme Pimco ou Blue Owl Capital, pour obtenir, en août, un financement de 26 milliards de dollars pour un projet de centre de données en Louisiane.

"Les Big Tech décident de trouver des financements alternatifs pour financer leur montée en puissance. Et leur modèle économique est en train de changer avec l'IA et les investissements nécessaires dans les infrastructures", estime David Rainville. Tous ont vu bondir cette année leurs prévisions de dépenses avec la bourrasque de l'IA.

-Capucine Cousin, L'Agefi, ed: JDO

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