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La BCE risque d'être à court d'obligations à acheter
information fournie par Reuters 23/02/2016 à 18:01

    * Certains plafonds d'achats pourraient être atteints 
    * Dettes publiques allemande, finlandaise et portugaise 
concernées 
    * Possible abandon de la règle du rendement sous le taux de 
dépôt 
    * La règle de la clé de répartition du capital devrait 
demeurer 
 
    par Marius Zaharia et Dhara Ranasinghe 
    LONDRES, 23 février (Reuters) - Une augmentation du 
programme d'achats d'actifs de la Banque centrale européenne 
(BCE) devrait être accompagnée d'un assouplissement des règles 
qu'elle s'est elle-même fixée au risque qu'elle se trouve à 
court de titres à acheter d'ici un an. 
    Si la BCE augmente la taille de ce programme actuellement 
d'un montant de 60 milliards d'euros par mois, comme l'a évoqué 
son président Mario Draghi, elle pourrait devoir renoncer à 
s'abstenir d'acquérir des titres dont le rendement est inférieur 
à son taux de dépôt voire aller jusqu'à inclure des obligations 
d'entreprise dans le champ des actifs potentiellement concernés. 
    En l'absence de modifications des règles, la BCE pourrait se 
trouver à court d'obligations à acheter, émises par certains 
émetteurs souverains, au premier rang desquels l'Allemagne dont 
les titres servent de référence sur le marché de la dette 
publique de la zone euro. 
    Le programme d'assouplissement quantitatif de la BCE, lancé 
en mars 2015, prévoit un certain nombre de règles encadrant ses 
achats à la fois pour limiter les distorsions de marché et la 
concentration des risques dans son bilan. 
    En plus de la limite de rendement, ces règles prévoient que  
la BCE n'achète pas plus d'un tiers de l'encours de la dette 
d'un pays ou d'un emprunt donné. Elle ne peut par ailleurs 
acheter des obligations d'un pays qu'à proportion de la 
contribution de ce pays à son capital, règle dite de la 
répartition du capital. 
    Une baisse par la BCE de 10 points de base de son taux de 
dépôt à -0,40% lors de la réunion de son conseil des gouverneurs 
le 10 mars est largement attendue. Des économistes interrogés 
par Reuters anticipent aussi qu'elle pourrait augmenter de 10 à 
30 milliards d'euros le montant de ses achats mensuels d'actifs. 
     
    OBSTACLES POLITIQUES 
    Une telle expansion soulèverait des difficultés pour ses 
achats de dette publique allemande mais aussi finlandaise et 
portugaise, préviennent des économistes. 
    Un relèvement des achats à 70 milliards mensuels 
impliquerait que la limite du tiers de l'encours de la dette 
d'un pays serait atteinte pour l'Allemagne et la Finlande et 
presque atteinte pour le Portugal avant la fin prévue du 
programme en mars 2017, selon ABN Amro dont les calculs sont 
fondés sur une stabilité des rendements par rapport à leurs 
niveaux actuels. 
    Si les rendements augmentent, l'univers des titres qui 
peuvent être acquis par la BCE s'accroît lui aussi. 
    "La pénurie de titres est la plus sensible pour les Bunds 
(allemands) et il faut trouver une solution", a dit le 
stratégiste taux d'UniCredit, Luca Cazzulani. 
    La BCE pourrait renoncer à la limite des 30% mais une telle 
initiative risque d'être source de litiges si des pays comme le 
Portugal, qui a dû être renfloué en 2011, étaient concernés. 
    La BCE pourrait difficilement éviter de constater des pertes 
dans le cas d'une éventuelle restructuration de la dette du 
Portugal dont elle détiendrait plus du tiers de l'encours. 
    Mais cette option serait de toute façon plus facile qu'un 
changement de la règle dite de répartition de capital qui se 
heurterait à de très importants obstacles politiques. 
     
    OBLIGATIONS D'ENTREPRISE ?  
    L'hypothèse la plus probable serait un abandon de la limite 
de rendement, estiment responsables monétaires et économistes. 
    Cela permettrait d'accroître de plusieurs centaines de 
milliards de dollars le montant des titres éligibles au 
programme sans en modifier le profil de risque. 
    Même si la BCE ne relève pas le montant de ses achats 
mensuels, elle risque d'être bientôt confrontée aux limites 
qu'elle s'est imposée dans le cas de la dette publique 
allemande, estime Kim Liu, stratégiste taux d'ABN Amro. 
    "C'est la raison pour laquelle nous pensons que la BCE devra 
recourir à des mesures plus drastiques comme l'abandon de la 
règle du rendement inférieur aux taux de dépôt".  
    L'encours des emprunts d'Etat affichant un rendement 
inférieur à 0,30% atteint actuellement environ 600 milliards 
d'euros, a dit Liu. 
    En maintenant un rythme d'achats mensuels de 60 milliards 
d'euros, la BCE devrait buter sur les limites fixées autour de 
la mi-2017 pour l'Allemagne et un peu avant pour le Portugal, 
estime Hendrik Lodde, analyste taux de DZ Bank. 
    Une autre option consiste à élargir la gamme des échéances 
des obligations incluses dans le programme. La BCE achète pour 
l'instant des titres d'une maturité comprise entre 2 et 30 ans. 
Inclure des titres d'une maturité d'un an augmenterait le champ 
des possibles. 
    La BCE a dit qu'elle examinerait et reverrait éventuellement 
l'orientation de sa politique monétaire en mars tout en ajoutant 
qu'aucun instrument ni aucune mesure spécifique n'avait été 
débattu jusqu'à présent. Les travaux doivent être poursuivis 
jusqu'au prochain conseil des gouverneurs pour mettre en place 
les conditions techniques nécessaires afin que la gamme complète 
des options de politique monétaire soit disponible en cas de 
besoin.  
    L'achat d'obligations d'entreprise est une autre possibilité 
pour accroître le programme d'assouplissement quantitatif sans 
risquer de tester les limites actuelles et certains fonds ont 
commencé à se positionner dans cette perspective. 
    Eric Vanraes, gérant obligataire chez El Sturdza Investment 
Funds, explique que la possibilité d'achat d'obligations 
d'entreprise par la BCE est une des raisons pour lesquelles il a 
renforcé son exposition sur les dettes d'entreprises 
majoritairement contrôlées par des Etats. Il cite notamment 
Aéroports de Paris  ADP.PA  en France ou Gas Networks en 
Irlande.  
 
 (Marc Joanny pour le service français, édité par Bertrand 
Boucey) 
 

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