
(Crédits photo : Flickr - L. Grassin )
Le numéro un mondial de la beauté a conservé une activité robuste cet été, au-dessus de 10%. Hors effets devises et périmètre, le chiffre d'affaires a augmenté de 11,1% au troisième trimestre, en adéquation avec les anticipations du consensus FactSet et à peine ralenti par rapport au rythme de 13,7% du premier semestre. L'Oréal a encore tenu son pari de «surperformer» le marché, comme l'a rappelé Nicolas Hieronimus, lors de la conférence de présentation. Le directeur général a fait état d'un marché mondial de la beauté qui «reste très dynamique, incroyablement résilient», comme l'illustre sa croissance, estimée à 9% pour les neuf premiers mois. Ce rythme s'explique certes par l'augmentation des prix de vente passée en compensation de la hausse des coûts subie, mais L'Oréal assure que le tiers de sa croissance interne est nourri par celle des volumes, une exception dans le secteur de la consommation courante.
Le groupe a été porté par deux continents aux performances étonnantes malgré la baisse du pouvoir d'achat, dont l'Europe (32% des facturations), où l'activité a crû de 16,2% au troisième trimestre et de 17,6% sur neuf mois. Elle est restée très bien orientée aussi outre-Atlantique, où L'Oréal a enregistré des croissances internes de 25,4% en Amérique latine et de 11,8% en Amérique du Nord. «Le marché reste très dynamique aux Etats-Unis sur les neuf premiers mois, en particulier pour le parfum et le maquillage», s'est réjoui Nicolas Hieronimus.
Qu'est-ce qui a donc chagriné la Bourse? La déception est venue de la zone Asie du Nord, qui comprend la Grande Chine. Déjà faible au premier semestre (+ 3,9% à données constantes), la croissance y est devenue négative (- 4,8%) au troisième trimestre.
Le duty Free en cause
Françoise Lauvin, responsable des relations avec les investisseurs, a souligné «la remarquable performance de L'Oréal en Chine continentale», où le groupe a crû de 7,9% sur juillet-septembre (de 7,7% sur neuf mois) dans un marché des cosmétiques atone.
Le souci se situe sur l'île de Hainan (2% des ventes), le paradis des touristes chinois, où les autorités ont lancé, en mai, une offensive contre les daigous qui achètent les produits de luxe moins chers hors de Chine, surtout dans les duty free d'Asie (beaucoup en Corée) pour les revendre aux vacanciers de Hainan. Le coup d'arrêt donné à ce marché gris perturbe donc pour quelques mois l'activité Travel Retail de L'Oréal.
Nous sommes à conserver sur le titre. La déception en Asie est à relativiser au regard du dynamisme du reste du monde.
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