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L’inflation nous amène-t-elle à la récession ?
information fournie par GreenSome Finance 13/07/2022 à 15:52

Arnaud  Riverain
Arnaud  Riverain

Arnaud Riverain

GreenSome Finance

Associé Fondateur

http://www.greensome-finance.fr/

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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Il y a encore moins d'un an, les grands argentiers ne parlaient que d'une inflation « passagère ». Le ton a radicalement changé et les grands moyens sont en passe d'être utilisés, à savoir une politique de hausse des taux franche et massive pour calmer cet emballement. Forcément les marchés n'aiment pas car, d'un on leur retire leur drogue qu'était l'argent gratuit et de deux ont leur parle d'un monde que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître et encore pourrait-on aller jusqu'aux moins de 40 ans… Aussi comment agir dans un environnement que bon nombre n'ont vu que dans les livres d'histoire ?

Comment en est-on arrivé là avec l'un des pires 1er semestre boursier de l'histoire moderne et peut-être le pire pour les small caps avec une baisse de plus de 20% pour ces dernières ?

Le conflit en Ukraine a probablement servi de détonateur car il a rajouté de la tension, et le mot est faible au regard du contexte, à la tension. Le premier facteur du retour de cette inflation est probablement la reprise trop forte de la demande et l'incapacité de l'usine du monde qu'est la Chine d'y répondre. Ainsi, un goulot d'étranglement comme jamais s'est créé et comme on parle à l'échelle du monde le temps d'en sortir est forcément très long. Cela a donc un coût. A l'époque tout le monde s'accordait que cela se résorberait naturellement. Ils ont eu tort. Pourquoi ? car est intervenu un facteur des plus stressant que là aussi rares sont ceux l'ayant connu, une guerre au sein même de l'occident avec comme principal belligérant l'une des plus grandes puissances mondiales qui dispose par ailleurs de ressources gazières, notamment, indispensables à l'Europe. En outre, l'Ukraine fait office de grenier à blé du monde ce qui ne peut que créer de la pénurie d'un point de vue alimentaire. Nous avons donc là le cocktail « parfait » pour alimenter une inflation qui s'installe dans le temps.

Au-delà des causes, le vrai danger est là car il induit assez logiquement de la part des pays développés une politique de revalorisation salariale. Pour les plus précaires, les états se doivent d'intervenir pour les protéger. Pour les autres, les entreprises doivent conserver leurs compétences pour répondre à la demande ce qui passe par une hausse des rémunérations. L'inflation s'alimente alors d'elle-même ce qui n'est pas tenable sur le long terme car in fine la consommation au sens large du terme s'en trouvera pénalisée. De nombreux acteurs ne pouvant plus suivre, ils devront arbitrer leurs dépenses et cela vaut pour les entreprises et pour les particuliers. La seule réponse à une telle situation passe nécessairement par une hausse franche des taux afin de freiner le train et ainsi récupérer ceux qui ne pouvaient que rester à quai.

Forcément une telle situation ne peut pas plaire au marché car nombre de secteurs liés à la consommation seront pénalisés tout comme les acteurs endettés. Leur développement s'en trouvera fortement ralenti si ce n'est pire. Le reflexe sera alors de se positionner sur la dette souveraine et encore pas toutes ou sur les Commodities ou la Santé. Aussi, les Bourses mondiales ont terminé ce 1er semestre dans la pire des configurations. D'une part un risque de récession qui devient bien présent si les taux sont remontés de manière trop violente et une incertitude géopolitique qui perdure. Qui dit mieux ?

Performances des indices

Source : Nyse Euronext. Au 30/06/2022 après Bourse

Source : Nyse Euronext. Au 30/06/2022 après Bourse

Consensus

Les prévisions ne bougent plus trop et peuvent même sembler réaliste pour le CAC40. En revanche, pour les Small, il nous semble évident que les modèles n'ont pas encore tourné. Il faudra certainement attendre les T2 et avoir les premiers signaux du nouvel environnement dans lequel les sociétés évoluent. Attendons-nous donc à une révision franche de ces estimations d''autant plus que nous partons de très haut

Il sera aussi clé d'observer les attentes pour le CAC car si l'hypothèse d'une récession s'impose, nous devrions assez vite l'observer dans les prévisions, le marché étant plus réactif sur ce segment.

Estimations de variation des BPA

Variation des bénéfices par action moyens / Révision des BPA par les analystes sur 12 mois. Source : InFront. Au 30/06/2022

Variation des bénéfices par action moyens / Révision des BPA par les analystes sur 12 mois. Source : InFront. Au 30/06/2022

Valorisation

Le marché corrige mais les attentes de résultats n'ont pas encore trop bougé. Dès lors, le « pricing » semble attractif. Attention c'est un leurre selon nous car les estimations seront revues à la baisse dans les mois qui viennent.

Valorisation des indices

Source : InFront. Au 30/06/2022. Valeurs médianes

Source : InFront. Au 30/06/2022. Valeurs médianes

Conclusion

Il va falloir réapprendre à vivre dans un environnement de taux amenés à s'apprécier pour juguler une inflation qui est en passe de devenir structurelle avec le risque que l'on bascule dans la récession. Cela étant, il convient peut-être de relativiser ce que l'on entend par récession. En effet, les marchés et l'économie au sens large ont effacé la crise du covid avec une facilité déconcertante même trop déconcertante grâce, en grande partie à la générosité des états. Cette récession, si elle devait apparaître, ne ferait peut-être que rééquilibrer un système qui ne semblait équilibré que grâce à des artifices.

En attendant, les marchés ne seront probablement pas à la fête faute de repères. Comme on le dit depuis un certain temps, il va falloir ressortir les vieux livres d'économie pour comprendre ce qui nous arrive. Cette situation crée du stress et le stress n'est jamais bon pour les marchés et encore moins pour les Small Caps. Elles vont subir, ce que l'on pourrait appeler le double effet kiss-cool. Un marché stressé et une liquidité pénalisante limitant logiquement la prise de risques. Leur performance au premier semestre a été le bon reflet de cette situation. Elles sous-performent nettement. Cela confirme juste l'adage que dans un marché baissier, elles accentuent la baisse.

Après ces bons mots, gardons un peu de positivisme car nous finirons par retrouver une situation stable, les banques centrales ayant bien évolué dans leur manière de gérer les crises. Dès lors, les premiers actifs qui offriront de superbes opportunités seront les Small Caps. Les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers…

Très bel été à tous.

3 commentaires

  • 13 juillet 17:03

    Les grands argentiers ainsi que les politiciens ne comprennent rien comme toujours. Mais après ils pourront donner les explications du désastre qui se prépare.


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